Le paradis n'a pas d'adresse. Il se déplace à la surface de la planète pour offrir des moments furtifs à ceux qui savent les saisir.

De l’eau sur le visage, je n’en pouvais plus de cette pluie qui ne cessait de tomber. Depuis combien de temps n’avait-il pas plu à San Fransisco ? Un mois, deux mois ? Il est fort probable que les jours passent comme ces fines gouttes de pluie perlent sur mon visage ; une cadence folle. J’ai du mal à me rendre compte que je suis dehors, encore entrain d’attendre, d’espérer qu’il finisse par se montrer. Je jette un dernier coup d’œil sur la rive, sur les vagues qui se rabattent violemment contre les rochers. D’une certaine manière, j’aurais du m’en douter. Quelle sombre idiote avais-je été de croire qu’entre lui et moi, depuis le début, il se passait quelque chose dit, spéciale. Au final, je récoltais la tempête avant même d’avoir semé le vent. Je m’en voulais de l’avoir embrassé, d’avoir espéré pendant un laps de temps que les sentiments qui m’ont envahi se retrouvaient réciproques. Les mains tremblantes, j’étais bien décidée à rentrer chez moi. Un sentiment de rage, une envie de vengeance me traversait l’esprit. Je me sentais incapable de lutter contre celle-ci, d’aller à l’encontre même de cette maladie qui finirait par me tuer ; parce que même si cela n’est pas prouvé, je me pense capable d’en mourir. « Bordel Scott, pourquoi tu ne viens pas ! » Au volant de la voiture, je ne me sentais pas forcément en sécurité. Maintenant, c’était mon corps entier qui tremblait; incapable de me contrôler j’accélérais de plus en plus direction l’hôpital. S’il ne venait pas à moi, j’avais au moins une chance de venir à lui quoiqu’il puisse en penser. Et au pire des cas, je serais entrain de le surprendre à batifoler avec Lena dans un coin. Je ne serais guère de le retrouver dans cette situation, bien malgré moi.

« Je recherche Adriaan. » Je ne l’appelais que très peu souvent de cette manière. Les seules fois où j’avais eu à le faire étaient durant une crise. Seul ce nom là me venait. Je ne me souvenais plus de l’autre. Certaines crises ont des conséquences inexplicables. Tout comme la bipolarité reste un phénomène beaucoup trop sombre. Pas de remède magique jusqu’à ce jour, juste des dizaines de cachets que j’avais oublié de prendre le matin même. Je craignais que mes tremblements aient un rapport étroit avec cette maladie qui visiblement, me bouffe de l’intérieur. « Il s’occupe d’un patient. » Un sourire narquois sur le visage, je n’avais pas l’air en accord avec cette soit disant occupation. Je m’en fichais complètement. Là, maintenant, j’avais besoin de lui, qu’il puisse me consolider dans cette pensée que je ne représente rien pour lui. Une patiente comme les autres pour laquelle il a eu pitié une fois ou deux, à laquelle il a pu s’attacher au gré du temps et qui maintenant qu’elle n’est plus là, peut continuer de coucher avec son ancienne et peut-être actuelle petite amie. Je ne voulais pas de ça. Je le voulais pour moi et non, cette secrétaire ne comprenait rien. « Faites-le appeler. » « Je ne peux pas mademoiselle. » Las, je lâchai un soupir. D’accord, si elle ne pouvait pas l’appeler pour moi, je ne me gênerais pas pour l’en obliger. M’éloignant du rebord, je jetais un regard furtif au reste de la salle. Il y avait là deux ou trois personnes qui attendaient sans doute d’être prises en charge. Un jour plutôt calme donc. Une fois que la secrétaire eut les pensées ailleurs, je pus m’éclipser dans un couloir normalement interdit aux visiteurs et je me mis à crier son prénom. « Priam, si tu ne viens pas tout de suite, je te jure que … » Un patient sortit de sa chambre, le regard meurtrit. Gênée, je le saluai discrètement de la tête avant de m’avancer dans le couloir une nouvelle fois. J’étais certaine de le trouver dans les parages, peu importait le temps que cela me prendrait. Je continuais à blasphémer des menaces à son sujet à mesure que j’avançais dans une ambiance lugubre identique à mon esprit au moment même.

Ana & Priam

♣ I told you to be confident, and to trust me.

Les dernières quarante-huit heures ont été plus que longues et éprouvantes pour Priam. Tout le personnel avait du travailler d'arrache-pied ces deux derniers jours, parce qu'un incendie d'immeuble avait eu lieu, et qu'il y avait beaucoup plus de blessés qu'on ne voulait le croire. C'était dur parfois de voir, oh combien les hommes pouvaient être défigurés par de la simple chaleur, par une simple flamme. Personne ne pouvait s'imaginer aussi, à quel point c'était dur pour les chirurgiens, de les voir perdre peu à peu, des patients, tout ça pour une cocotte qui avait trop chauffée, et qui a explosé, à cause du manque d'inattention d'une personne. Ce n'était qu'en début de soirée, que Priam put alors se stopper, et souffler un peu. Il avait pensé à appeler Ana, pour s'excuser de ne pas être venu à la plage, comme ils avaient prévu. Mais si Priam voulait devenir un chirurgien digne de ce nom, il faudrait qu'il fasse des concessions, comme il avait fait avec Ana. Ils s'étaient embrassés, et il avait du la quitter, à cause de ce foutu bippeur, qui ne faisait que bipper dans les mauvais moments. Il passait devant le bureau des infirmières, pour étudier le dossier d'un de ses patients, lorsqu'une infirmière prit la parole. « Tiens, une femme blonde te cherchait tout à l'heure, je crois que tu devrais faire gaffe à ton derrière, elle avait pas l'air contente.. » une femme blonde, une femme blonde, se répétait-il intérieurement. La seule femme blonde qui aurait pu être capable de venir le chercher à l'hôpital n'était autre qu'Ana. D'instinct, il referma le dossier, puis fit demi-tour. Il s'arrêta net, et se retourna vers l'infirmière « Vous savez où elle est ? » demanda t-il. « Je crois qu'elle est restée dans la salle d'attente des urgences, dépêchez-vous, c'est un conseil que je vous dis là ! » il hocha la tête en guise de remerciement, et pressa le pas pour aller dans la salle d'attente.
Et il l'aperçut, de dos. Elle avait les cheveux mouillés, et grelottait de froid sûrement. Bizarrement, il sentait que quelque chose s'était passée pour qu'elle vienne ici-même, le voir à l'hôpital, son lieu de travail. Il essaya de se rhabiller, et se sentait moche, à côté de la jeune femme. Il était laid, et exténué de ses deux journées de travail sans répit. Il ne lui restait plus qu'un seul jour, alors il fonctionnerait à la caféine, comme il en avait l'habitude. Il s'avançait doucement d'Ana, posant une main sur l'épaule de la blondinette pour qu'elle soit face à lui. La colère avait prit place, alors qu'il avait l'habitude de la connaître douce. Il se rendit compte, qu'il n'avait jamais vu Ana en pleine crise de bipolarité. Mais c'était son domaine après tout, il avait déjà vu bien pire. Mais il eut tout de même un pincement au cœur : c'était sa Ana qui faisait une crise, pas n'importe qui. « Qu'est-ce qu'il se passe Ana ? Qu'est-ce qui t'arrive ? » demandait-il en chuchotant. « Viens, tu as l'air d'avoir froid, je vais te chercher un café, et des vêtements de rechange, tu es trempée ! Viens ! » soufflait-il, alors qu'elle ne bougeait pas d'un poil. Bon sang, que pouvait-elle bien avoir, se demandait-il, curieux, et quelque peu apeuré.

Le paradis n'a pas d'adresse. Il se déplace à la surface de la planète pour offrir des moments furtifs à ceux qui savent les saisir.

J’étais restée là pendant une dizaine de minutes, incapable de bouger juste de gémir comme si la douleur s’était imprégnée de mon corps tout entier. Impassible, je pleurais sur mon triste sort. Un état de démence surement contre lequel je ne pouvais pas lutter sans de l’aide. Sans son aide. Et ce jour-là, Priam avait oublié d’être présent pour moi comme cette fois où nos lèvres se sont effleurées pour un court baiser qui ne signifiait qu’une seule et unique chose pour moi ; maintenant, je ne le voulais que pour moi, peu importe les sacrifices, les concessions et tout le reste. Pourtant, une colère monstre m’habitait. Un quelconque objet se trouvant devant moi ferait face à cette colère. Quand je sentis finalement une main contre mon épaule, une once de soulagement me traversa l’esprit suivi de près par un tout autre sentiment. Les larmes aux yeux, j’allais finir par craquer. « Qu’est-ce que je fais là ? » Elle n’était pas d’avis à chuchoter et effectivement, il vaudrait qu’ils s’éclipsent de là avant que tout le monde ne les regarde. Elle baissa les yeux, le suivit en silence avant de s’apercevoir qu’effectivement, elle était complètement trempée.

Ils pénétrèrent dans une salle où se trouvaient deux lits. Plutôt petite, il y régnait une atmosphère pour le moins lugubre. « Je n’ai sans doute pas le droit d’être ici. » Mais en même temps, qui allait savoir qu’elle était là. Il suffisait de fermer la porte et le tour était joué. Plus facile, ce n’est pas possible. Depuis qu’elle avait senti une présence derrière elle et qu’elle s’était retournée, elle n’avait pas jeté un seul regard à Priam. Haineuse, elle se demandait si elle devait déballer son sac maintenant ou tenter de se calmer comme on lui avait si souvent appris. « Je ne veux pas de ton aide. » Au moins, c’était clair. Et cette fois, elle ne maintenait pas le ton, décidée à lui montrer à quel point il venait de la décevoir. « T’es pas venu. Même pas un coup de fil. C’est pas ce que je mérite d’accord ! » Le ton montait encore un peu plus. Nerveuse, Ana tournait en rond dans la pièce avant de s’arrêter net et de regarder partout autour d’elle comme un singe dans sa cage. « Et c’est quoi ici ? L’endroit où tu te fait Lena non ? C’est ce que tu faisais au lieu de venir je me trompe ? Dis-moi Priam parce que là, je ne sais pas ce que je dois penser. Tu ne viens pas, tu vas me dire que tu as trop de boulot peut-être. C’est loupé, je sais que tu travailles avec elle et ce, pour encore un bout de temps. » Et maintenant, elle pleurait. Ana reprit son souffle avant de se placer juste devant lui, sourcils froncée, visiblement très énervée. « Je te déteste. » Comme pour appuyer un peu plus ses dires, elle commença à frapper le plus qu’elle peut contre son torse en répétant qu’elle le déteste, pleurant légèrement. Finalement, Ana s’arrêta net, se rendant compte qu’elle faisait n’importe quoi. « Regarde ce que tu me fais faire, regarde comment je suis par ta faute. »

Spoiler:

Priam prit le soin de l'emmener dans une pièce un peu coupé de tout, et la seule qui lui vint à l'esprit, c'était les couchettes des médecins. Elles servaient à quand les médecins étaient de garde, de pouvoir rester sur place, sur leur lieu de travail. Mais de plus en plus, les couchettes s'étaient en quelque sorte « dégradée », car c'était plus un endroit pour coucher entre collègues. C'était bien connu. Lorsqu'ils arrivèrent dans la petite pièce, Priam prit le soin de la fermer à clef, afin que les médecins ne viennent pas les déranger. En plus, Ana n'était pas censée être là, vu qu'elle ne faisait pas partie du personnel, mais après tout, Priam s'en fichait : elle était importante pour lui. Mais à ce moment là, Priam ne reconnaissait pas sa véritable Ana. Celle avec qui il traînait, celle avec qui il parlait doucement. Jamais il n'avait eu affaire à ses crises, et il était en quelque sorte effrayé. Mais par chance, il savait caché ses sentiments.« Et c’est quoi ici ? L’endroit où tu te fait Lena non ? C’est ce que tu faisais au lieu de venir je me trompe ? Dis-moi Priam parce que là, je ne sais pas ce que je dois penser. Tu ne viens pas, tu vas me dire que tu as trop de boulot peut-être. C’est loupé, je sais que tu travailles avec elle et ce, pour encore un bout de temps. Je te déteste. » disait-elle, d'une voix forte. Elle criait maintenant. Et voilà qu'il se rappelait alors pourquoi elle était dans cet état là. Et elle n'avait pas tort : tout ça c'était de la faute de Priam. Il était vrai que Priam avait déjà couché avec Lena, plusieurs fois même dans les couchettes de l'hôpital, mais c'était lorsqu'il était encore avec. Même si, il n'y a pas très longtemps, ils avaient remis ça, chez lui, à une de ses fêtes, bien avant qu'Ana l'embrasse. Mais... Il était bourré, et ne se rappelait presque de plus rien. Il n'avait pas voulu faire de mal à Ana. Mais si seulement il avait eu quelques minutes de répit pour lui, durant ces deux derniers jours, il aurait pu envoyer un sms à la blondinette, pour lui dire qu'il avait énormément de boulot, et qu'il ne pourrait pas venir. Car oui, il lui faisait des promesses, et il commençait déjà à ne pas les tenir. Alors oui, c'était lui le seul coupable de l'état d'Ana aujourd'hui. Car il se doutait bien maintenant, que ce matin, elle n'avait pas prit ses médicaments, sûrement trop préoccupée par le jeune homme qui n'était pas venu au rendez-vous. D'ailleurs, les trois derniers mots qu'elle lui crachait à la figue, comme quoi elle le déteste, était comme un coup de poignard dans le cœur de ce dernier. En tant que futur médecin, il aurait aimé savoir ce qui se passait à ce moment là dans la tête de sa protégée. Et le pire dans tout cela, c'était qu'elle commençait à l'assaillir de coup, sur son torse. Mais il ne lui fallu que peu de temps, pour pouvoir la retenir, en prenant ses deux mains. Il avait tout de même plus de force qu'elle. Alors il la poussa, contre le seul mur, et l'obligea à le regarder dans les yeux. « Ana, calme-toi. Ces deux derniers jours, je bossais, on a eu un incendie d'immeuble, de nombreuses personnes sont mortes, brûlés, Ana, ils ont été brûlé. On les a soigné. Écoute moi, on les a soigné, je n'ai pas arrêté de la journée, putain j'ai pensé à toi Ana, j'ai pas arrêté, je te jure. Lena ça fait cinq jours que je ne l'ai même pas vu, même si elle travaille dans le même endroit. Fais moi confiance, arrête de croire ces bêtises, je te ferrai pas ça Ana, tu m'entends, je ne te ferrai pas ça ! Je sais que tout est de ma faute, si tu es dans cet état là c'est de ma faute... Je sais tout ça, mais c'est mon métier, et je suis désolé, bordel... Oh et puis merde ! » soufflait-il alors qu'il prit le visage de la blonde, et l'embrassait, du mieux qu'il le pouvait. Car même si elle était venue ici pour lui dire qu'elle le détester, bon dieu qu'il l'aimait. Il ne pouvait pas lui en vouloir, et l'accepter, même si elle était malade. Le fait qu'il l'ait prise par surprise, obligea la jeune femme à le laisser l'embrasser. Car il savait très bien qu'elle n'aurait sûrement jamais voulu. Mais il l'embrassait, passionnément, pour lui montrer à quel point il tenait à elle.

Spoiler:

Après moult tentatives pour se calmer, c’est surtout grâce à l’emprise de Priam sur elle qu’elle y parvient. Contrainte ou non, elle est obligée de s’arrêter de s’acharner pour le laisser, lui, parler, se justifier par la même occasion. Il attrapa ses mains, l’empêchant de continuer à donner des coups contre lui. Le regard mauvais, ça ne l’empêchait pas de lui dire qu’elle le déteste. Néanmoins, il ne voyait pas la situation de la même manière qu’elle. Après l’avoir bousculé contre le mur, il lui explique qu’il a passé deux jours entiers à s’occuper de personnes qui ont été victime d’un incendie. La plupart de ces personnes se sont retrouvées brûlées. Elle voulait dire quelque chose mais vu qu’il continue, elle préfère se taire et continue de le regarder, espérant qu’il cessera son discours prochainement. Il était question de jalousie ; cette Lena qui est toujours présente, près de Priam alors que pendant presqu’un mois, Ana n’a pas pu être là par lâcheté ou juste par manque d’intérêt. Longtemps elle s’était imaginée des choses sur cette relation médecin/patient qui est normalement interdite, peu importe s’il était celui qui l’aidait à aller mieux ou non. Ils avaient juste passé du temps ensemble, beaucoup même. Et au final, elle était juste partie sans même lui dire au revoir. Jamais Ana n’aurait imaginé qu’il chercherait après elle. Elle continue de l’écouter, comprenant dès lors qu’il ne chercherait pas à lui faire du mal volontairement. Elle fronce les sourcils, se calme pendant qu’il passe et se demande pourquoi il ne lui ferait pas ça, à quel point compte-t-elle pour lui ? Cependant, elle n’aura pas le temps de poser la question puisqu’elle est surprise par un baiser qui témoigne d’une mêlée de sentiments. Incapable de bouger, la jeune femme ressent quand même une pointe d’accélération au niveau de son cœur. Elle n’en peut plus, d’un instant à l’autre, elle va étouffer. Maintenant que ses mais sont libres, elle peut s’en servir et appuie sur son torse pour qu’il se détache un peu d’elle, mettant fin au baiser de la même façon. « Priam … » Elle baissa les yeux, témoin d’une scène dont elle n’a aucunement eu le contrôle. Cette fois-ci, Ana prit la main du jeune homme, enlaça ses doigts aux siens et releva de nouveau des yeux vers lui avec un sourire. « Tu es un vrai remède. » Avec plus de douceur, c’est à son tour de l’embrasser, comme la toute première fois chez elle. Pourtant, là, elle ne comptait pas le laisser partir sans rien faire. Il n’en était pas question. Elle se colle contre lui, réalisant vraiment que ses vêtements ont été souillé par la pluie et que ce n’est plus à cause d’une crise qu’elle tremble, mais bien à cause du froid. « Je t’ai attendu longtemps sur la plage. Je n’ai pas bougé de la journée et tu vois le résultat. » Ana jeta un coup d’œil à droite et à gauche, à la recherche de quelque chose. Mais rien. « Y a rien ici, pour une femme en détresse comme moi. Quel est l’avis du médecin ? »

Il l'avait senti. La crise d'Ana s'apaisait lorsqu'il avait décidé de déposer ses lèvres sur celle de sa petite-amie. Car oui maintenant, il la considérait comme telle. Il l'aimait, elle l'aimait, ils s'aimèrent, et formèrent un nouveau couple. « Priam … Tu es un vrai remède. » lui disait-elle en chuchotant. Puis elle se colla un peu plus à lui, l'embrassant à nouveau. Il l'avait retrouvé, même si le fait qu'elle ait pu le détester, ne serait-ce que quelques heures, était déjà trop pour lui. Mais il devait s'y faire, il y aurait sans doute d'autres crises, et il devait s'y habituer assez vite, pour ne pas tomber de haut. Mais il était soulagé d'avoir réussi à la calmer, sans qu'elle prenne de médicaments. Elle l'avait détesté, puis avait tenté de le frapper. Il se rendait compte alors, qu'il devrait faire très attention dans les prochains mois à venir, si jamais leur couple tenait. Et il savait que ça tiendrait, car il se sentait fort, pour elle, il se sentirait fort tout du moins. C'est alors qu'il sentait que sa blouse de médecin, commençait à être mouillée elle aussi, c'est alors qu'elle reprit la parole « Je t’ai attendu longtemps sur la plage. Je n’ai pas bougé de la journée et tu vois le résultat. Y a rien ici, pour une femme en détresse comme moi. Quel est l’avis du médecin ? » fit-elle. Et il se sentait tellement coupable. Il savait que si elle était mal, en ce moment même, c'était par un de ses nombreux manques d'attention envers elle. Il avait juste oublié de lui envoyer un texto, et voilà qu'elle pensait qu'il avait couché avec son ex-petite amie. Même s'il savait que Lena serait toujours intéressée par le jeune blond, il essayait tout de même de rester sérieux, même si ce n'était pas un de ses points forts, mais il essayerait de le faire, pour mademoiselle Steevens. « Je sais Ana, je suis désolé, tout est de ma faute... » soufflait-il alors qu'il collait son front contre celui de la blondinette. « Mon avis ? Ce serait qu'il te faut une bonne dose d'amour, pour que tu puisses me faire confiance.. » répondit-il, en lui mordillant sa lèvre inférieure d'un geste tendre. Il lui enlevait sa veste, et passa ses mains en dessous du tee-shirt de la demoiselle, qu'il lui enleva en quelques secondes. « Je ne suis pas censé être trop proche de mes patientes, mais, tu es l'exception. » assurait-il d'un air amusé, alors qu'il alla la porter jusqu'à une des deux couchettes. « Tu vas avoir déjà plus chaud, j'te le promet.  » soufflait-il alors qu'il l'allongea doucement sur le lit, pour se mettre au dessus d'elle, l'embrassant à nouveau.

Malgré tous les espoirs qu’elle fonde sur une possible guérison, Ana sait très bien qu’elle gardera cette maladie toute sa vie et qu’elle doit apprendre à la gérer et surtout, à vivre avec. Heureusement qu’elle n’avait pas eu sa première en étant gosse car il est fort probable que ses parents auraient du mal à gérer avec un enfant comme elle. Aujourd’hui encore, il lui arrive de se demander pourquoi on a décidé qu’elle soit ainsi ; une sorte de malade mentale qui, sans cachets, de ne peut rien faire de sa vie sans avoir des réactions en décalées, parfois violentes. Dans ce dortoir, elle avait fait preuve d’un égoïsme certain. Priam était médecin, il n’allait surement pas être à l’hôpital pour coucher avec son ex petit ami. Après tout, ce n’est pas comme s’il avait décidé de la fréquenter souvent. Néanmoins, une chose restait incertaine : la nature actuelle de leur relation. Une question qu’elle aurait pu lui poser avant de venir l’embrasser. Au final, elle se perd dans le baiser, oubliant le reste comme le fait que près d’eux, se trouvent des gens entre la vie et la mort. Funeste pensée mais tellement réelle. Il s’excusa, elle fit un joli sourire pour lui montrer combien il était pardonné. Ana se pensait incapable de lui en vouloir. Il faut dire aussi que leur relation s’est construite tout naturellement, tout à fait par hasard. Alors dans le fond, sa maladie ne lui a pas apporté que de mauvaises choses puisque sans elle, il y avait peu de chance qu’elle croise la route de Priam. Aujourd’hui, et malgré quelques réticences au début, elle en est plutôt ravie. Ensuite, il lui explique qu’elle a surement besoin d’une bonne dose d’amour pour lui faire confiance. En réalité, elle aurait aimé lui dire que c’est en elle qu’elle n’a pas confiance. Elle est déjà parvenue à mettre un terme à une relation de longue date juste par peur, tout en continuant d’aimer cette personne. Alors maintenant qu’elle se retrouve avec Priam, elle craint de reproduite les mêmes erreurs. Pourtant, il était peut-être temps de sortir ces pensées sombres de sa tête de profiter de l’instant présent, ce qu’elle fit en partageant un moment qui s’annonçait unique. Elle ne le détestait pas, rien qu’en le regardant, elle en était certaine. Ces mots sont sortis précédemment juste à cause de la colère et c’est bien connu ; sous le coup de l’énervement, on en arrive à dire des choses que l’on ne pense pas toujours. Ana n’a pas fais exception à cette règle. Tandis que sa veste, trempée à tordre se retrouva sur le sol, elle répondit. « J’attends que tu me donnes tout ce que tu as en réserve alors. » Un sourire en coin et rapidement, elle se trouvait sans son haut. De son côté, elle commençait à déboutonner la blouse de ce cher médecin en devenir. Elle le coupa ensuite à la fin de sa phrase en revenant l’embrasser une nouvelle fois. « Je ne suis plus ta patiente désormais. Mais j’ai quand même besoin de soins particuliers. » Pour ce qui est d’avoir plus chaud, elle lui faisait entièrement confiance puisque déjà, elle sentait tout son corps réchauffait par sa présence. Il suffisait d’un toucher, d’une caresse, d’une preuve d’amour pour que quelques frissons apparaissent, faisant cesser les tremblements par la même occasion. Bientôt sur une couchette, elle retira rapidement la blouse de Priam, passe ses mains dans son cou, l’une s’échappe ensuite dans ses cheveux. Peu de temps après, elle lui retire également son haut, retrouvant par la suite ses lèvres. Elle en avait rêvé, elle pouvait maintenant en profiter autant que possible. Et puisqu’il ne portait plus rien sur le torse, elle avait tout le loisir de le découvrir, à même sa peau. Loin des clichés des beaux californiens, Priam n’avait rien à envier aux autres hommes de la ville. Puis, Ana pouvait le dire ; ce n’était pas n’importe quel homme mais bien le sien et elle ne comptait pas le laisser s’en aller dans l’instant, ni même jamais si l’occasion se présentait. Entre deux baisers, la jeune femme se permet quand même de lui poser une question qui peut avoir toute son importance. « Tu as combien de temps devant toi ? »

« Tu as combien de temps devant toi ? » questionnait-elle. C'était toujours la question à se poser, lorsqu'on couchait avec un médecin. On disait même que les médecins étaient connus pour leur rapidité à faire l'amour, tellement ils n'avaient presque pas de temps devant eux. Tellement le temps leur manquait. Priam aurait souhaité rester une éternité, là, avec elle, mais il savait très bien qu'à un moment donné, son bippeur allait se réactiver, et qu'il devrait repartir sur le front. Il ne lui restait plus qu'une journée de travail, et Ana aurait été son activité favorite de ces trois journées, et elle dépassait de loin, la greffe de poumon qu'il avait auparavant faite. Ana dépassait tout, même la médecine, ce qui avait le don parfois d'effrayer Priam. Car oui, il se voyait, souvent, en train de penser à la blondinette, alors qu'il était en pleine opération. Il devait pourtant se concentrer sur son métier, mais son centre de concentration était basé sur sa petite-amie. « Et bien ça dépend de ce satané bippeur. » soufflait-il, lui aussi entre deux baisers. Il déposa son bippeur sur la table de chevet, puis continuèrent à s'embrasser. « On profite tant qu'on peu, mais dit toi que c'est ma dernière journée, et qu'après, je veux qu'on passe mes journées de repos ensemble. » assurait-il, tandis qu'il s'affairait sur le bouton de jean de la demoiselle. Il enleva celui-ci, toujours aussi mouillé que le tee-shirt d'auparavant, et le laissa tomber par terre, puis il emprisonna la bouche de la demoiselle avec ses lèvres, commençant à promener ses doigts sur le corps presque nu d'Ana. Il passait les mains derrière le dos de la demoiselle, afin d'enlever son soutien-gorge, qu'il dégrafait sans aucune difficulté apparente. La jeune femme, elle, s'empressa d'enlever le pantalon de travail du blondinet, et ils s'embrassèrent inlassablement.
Bip bip bip bip. Ana sursauta, et soupira dès qu'elle entendit la petite machine vibrer et faire un bruit impossible. Priam avait l'habitude maintenant, même si à ce moment là, il avait envie d'écrabouiller son bippeur contre le mur, et continuer à être avec Ana. Il regardait quel genre d'urgence c'était. Il souffla soulagé. « Laisse, c'est une maudite conférence. On en était où déjà ? » demandait-il, alors qu'il enlevait une mèche de cheveux de la belle, qui gâchait son visage. Un interne comme Priam, n'était pas spécialement obligé d'aller au conférence. C'était généralement les plus grands médecins qui déballaient leur grand speech, et si les internes y allaient, c'était surtout pour faire bonne figure. Mais pour une fois, Priam avait d'autres occupations, qui étaient bien plus importantes qu'un speech de médecins, durant plus de deux heures parfois. Il lui fit un simple baiser sur ses lèvres, puis descendit doucement, le long du corps d'Ana. C'était la première fois qu'ils se découvraient comme cela, et le corps de déesse qu'elle avait, enchantait Priam : c'était le paradis.

Leur petite folie dépendait donc, encore une fois, de ce bipper de malheur qui pouvait sonner à n’importe quel moment annonçant par la même occasion la fin de tout cela. Ana n’a jamais été pratiquante des coups vite fait bien fait, encore moins avec quelqu’un pour qui elle a des sentiments. Jusqu’à présent, il n’y avait eu qu’un véritable homme dans sa vie ; Priam était le second et l’unique. D’ici à ce qu’elle puisse lui crier qu’elle l’aime, il y a une marge. Mais ça ne l’empêche pas de le penser et d’être heureuse en ce moment même. Rien que sa présence parvient à la combler d’un bonheur qu’elle pensait perdu. Et puis, s’ils ne s’accordent pas des moments de folie une fois de temps en temps, il est à craindre qu’ils ne pourront jamais le faire. Or, elle en avait vraiment envie. Partageant un autre baiser, ils se débarrassent bien rapidement de ce qui semble les gêner. Il y avait intérêt à ce qu’ils passent les prochains jours ensemble. Qu’une bonne fois pour toute, ils puissent s’apprécier mutuellement autrement que dans un dortoir parce qu’au niveau romantique, on a déjà fait mieux. La jeune femme sentit les doigts de Priam se balader sur son corps, à la découverte d’une peau qu’il a seulement pu imaginer un jour. Pareillement, elle laisse ses mains se promener sur tout son corps, en appréciant chaque parcelle et le dévorant presque du regard quand cela est permis. La plupart du temps, leurs lèvres sont scellées et le souffle devient saccadé. Il pourrait la tuer, là maintenant, qu’elle ne ressentirait même pas la douleur. Au moins, elle serait partie heureuse. Mais il n’est pas question de partir, loin de là même.

A croire qu’un bonheur n’est que de courte durée. Les premiers bips se font entendre, la jeune femme sursaute, se surprend même à prier pour que ce ne soit pas aussi important que ça. Pas de code rouge, en somme. Heureusement, ses prières sont exhaussées ; il ne s’agit que d’une conférence dont elle ignore le sujet mais qui ne semble pas intéresser son bien aimé pour cette fois. Sourire aux lèvres, elle passe une nouvelle fois ses mains dans les cheveux de Priam, fermant les yeux pour mieux savourer l’instant. Sa colère précédente semble bien loin maintenant et si seulement elle pouvait l’effacer, ce sera encore mieux. Elle n’a pas tellement la conscience tranquille. Son égoïsme aurait pu les conduire dans un fossé au lieu de la montagne. Heureusement que rien de tout cela n’a eu lieu et qu’ils sont proches du nirvana. Façon de parler, évidemment. Lassée de pouvoir rien faire, un sourire coquin sur le visage, elle fait en sorte qu’il se redresse, l’embrasse que très légèrement avant de le pousser pour se retrouver au-dessus. A califourchon, le dos cambré, elle vient déposer une multitude de baisers au bas de sa mâchoire, dans son cou, sur le haut de son torse et s’immisce au creux de ses abdominaux. Elle ignorait qu’un médecin comme lui prenait autant soin de lui. La prochaine fois, elle ne se fierait pas aux apparences ; il avait surement le temps de faire des exercices et pas seulement avec les filles. Avec elle maintenant, du moins, elle l’espérait. De nouveau, le biper se mit à sonner. Ana avait, depuis, atteint le visage du jeune homme pour échanger avec lui un baiser qui se veut langoureux, sinon, passionné. La patience n’a jamais été son fort, pas même quand il est question de sentiments. D’une manière ou d’une autre, elle ne voulait pas le lâcher, peu importe la signification de ses bips. « Dis-moi que ce n’est pas vrai. » Evidemment, elle aurait voulu que ce ne soit pas le cas, qu’on ne soit pas encore entrain de l’appeler pour un truc ou pour un autre. Elle n’était pas certaine de le supporter à longueur de temps.

Le bippeur de Priam, devenait de plus en plus bruyant. Il avait sonné quatre fois, lorsqu'Ana, se stoppait, lassée d'entendre l'engin et ses Bip Bip Bip incessants. Il l'embrassa dans le cou, avant de se décoller d'elle. Il soupirait, pensait que c'était encore cette conférence qui l'embêtait, pendant qu'il était dans les bras de la belle. Il décida de prendre son bippeur, et de jeter cette merde, qu'il disait, contre le mur. Le bippeur se brisa en quelques morceaux. Tant pis, il inventerait bien une excuse pour pouvoir s'en procurer un autre. Mais en ce moment même, il était assez occupé, et ça se voyait. Il n'avait jamais fait ça auparavant, car les médecins comprenaient toujours lorsqu'il y avait une alerte. Mais il ne savait pas pourquoi il avait agit comme ça. Enfin, si il le savait : il voulait être plus que tout aux côtés d'Ana et non en train d'opérer. « On sera beaucoup plus tranquilles comme ça, » soufflait-il, de sa voix viril () avant de reprendre son activité. Ils en étaient à où déjà ? Ah oui, voilà, Priam était en train de découvrir le corps d'Ana, qui elle, s'était mise à califourchon sur le jeune homme. Elle ressemblait plutôt à une tigresse qu'autre chose, ce qui fit sourire le médecin, amusé. Il s'attardait sur la poitrine de la demoiselle, savourant le goût de ses lèvres. Puis peu à peu, ses mains caressèrent le ventre de celle-ci, pour ensuite venir enlever son dernier vêtement : leur petite idylle ne faisait que commencer. Le plaisir était là, intense, et l'amour qu'ils partageaient l'un pour l'autre se faisait ressentir. Ce sentiment de bien-être émanait d'eux, et cette fois-ci, Priam remerciait la maladie d'Ana, de l'avoir emmener jusqu'ici. Car même si cette maladie la rongeait, elle contribuait tout de même à leur bonheur : il l'avait rencontrée grâce à sa maladie, l'aimait grâce à elle, et maintenant, ils allaient coucher ensemble, toujours grâce à la bipolarité de la blondinette. Elle était là, au dessus du jeune homme, nue, et affreusement belle. Il la dévorait tant qu'il pouvait du regard. Elle était d'une beauté naturelle, qu'il en fut limite déconcerté : et lui, il devait ressembler à un plouc face à elle. Ses mains se firent baladeuses, et elles allèrent quelques minutes sur la poitrine encore de la demoiselle, se faisant caressantes, puis descendirent peu à peu vers le bas du ventre de la jeune femme. Il essayait d'être doux et tendre dans ses gestes, et se débrouillait plutôt pas mal. A travers ses caresses, il essayait de lui transmettre une part de son amour à la blonde. Leur souffle se faisait saccadé, le plaisir commençait à monter, mon dieu qu'ils étaient bien, qu'ils étaient beaux tous les deux.

Ana était comme dans une sorte de paradis dont elle ne souhaitait pas s’échapper. Pourtant, lorsqu’elle entend une nouvelle fois ce fichu appareil sonner, elle ne peut pas faire comme si et se dit que c’est sans doute une urgence. Cependant, la réaction de Priam ne se fit pas attendre puisqu’il le plaqua directement contre le mur pour le faire taire. Il y avait maintenant, peu de chance, que ce soit de sa faute qu’ils soient dérangés. Le lit n’était pas des plus confortables et intérieurement, elle se jurait qu’il y avait bien meilleurs endroits pour ce genre de choses. En plus, l’hôpital où elle y a passé la majeure partie de son temps il y a à peine un mois. Loin de s’imaginer qu’il puisse se passer une chose pareille, elle n’irait pas à l’encontre actuellement riant légèrement en voyant cette petite boite noire en deux morceaux. Tant pis pour les urgences, il avait une petite amie à combler maintenant. Les premières réactions dites physiques ne se firent pas attendre. Chaque caresse paraissait être un supplice suprême, jouant avec le désir qui se faisait bien présent maintenant. Pendant un instant, elle se mit à l’observer, se pinçant la lèvre inférieure. Il était terriblement craquant et Ana pouvait être fière de l’avoir sous la main et pas que ( ). Si elle se retrouve entièrement nue ensuite, elle ne se sent pas gênée, se fichant de l’être devant ses yeux. Dans peu de temps, il allait être dans le même état qu’elle et elle ne se gênerait pas pour se rincer l’œil rien qu’une seconde. Maintenant, elle ne doutait plus de la forme physique de Priam et il y a de fortes chances qu’elle lui demande de lui donner quelques cours pour être aussi bien en forme que ça tout en passant la majorité de son temps à l’hôpital. Un secret ? Elle ferait en sorte que ça n’en soit plus un après ça parce que malgré tout, elle n’avait plus envie de le lâcher ; pas même pour une question de jalousie. Lui adressant une bonne dizaine d’attentions ; que ce soit au niveau de son visage, par des caresses un peu perverses ou bien, juste quelques baisers, Ana n’en restait pas moins douche. Elle était consciente qu’ils n’allaient pas passer dès heures ici alors autant de ne pas perdre trop de temps et allait au point culminant. En quelques secondes à peine, il se retrouvait en tenue d’Adam, à la vue de la jeune femme qui n’en ratait pas une miette. Il était sien dès à présent et il n’était pas question qu’une autre ait l’opportunité de le voir ainsi ; peu importe combien ont eu ce privilège avant. Elle appréciait on ne peut plus les caresses prodigieuses de ce médecin aux doigts de maître, laissant passer quelques soupirs entre deux baisers. Il fallait maintenant mettre un terme à cette mascarade, à cette attente impossible et se laisser aller au plaisir suprême. Elle lui adressa un autre regard, envieux, désireux, expressif de tant de sentiments. Un autre baiser, une main qui se pose contre son visage et leurs deux corps ne font plus qu’un. Ils sont plus proches que jamais. Le corps de la jeune femme est en ébullition complète et ce n’est surement pas à cause de la chaleur connue de San Fransisco à cette période de l’année.

A croire qu'ils étaient maudits ce jour là. Pourquoi disais-je cela ? Je vais vous raconter. Leurs caresses se faisaient plus intenses, et plus intimes encore, et ils étaient sur le point de fusionner tous les deux, pour la première fois, et ils n'attendaient que ça. Leurs corps brûlaient de désir et d'impatience de passer ce cap, que tous les couples passaient, plus ou moins vite. Mais l'intensité de leur amour, était égal à leur désir, qu'ils avaient, là tout de suite. Ils semblaient beaux et sereins, jusqu'au moment, où la clanche de la porte bougeait frénétiquement. Ils ne paraissaient pas entendre, vu la position dans laquelle ils étaient (), ils étaient loin de se douter que cela allait arrivé. Car oui, ils se sentaient en sécurité, après avoir fermé la porte à clé, double-tour, ils pensaient que celui qui poussait la porte, sans succès, partirait pour aller vers un autre endroit, afin de se reposer. Mais non, rien ne se passait en faveur du jeune couple. Ils étaient sur le point de conclure, lorsque la porte s'ouvrit. Ana, qui était arrivée en dessous de Priam, sursautait à nouveau, et Priam avait eu – le magnifique – reflex, de prendre le drap du lit, et de les recouvrir, tous les deux. Le jeune blondinet fronçait les sourcils. Car oui, ils étaient dans une position bien embarrassante, et il regardait qui pouvait bien être rentrés. C'était Henry, un interne de la même session que Priam, qui était accompagné lui aussi d'une jeune blonde, sûrement infirmière. C'était un tombeur cet Henry. Ana regardait Priam, d'un air choqué. « PUTAIN HENRY, TU VOYAIS PAS QUE C'ETAIT FERME ? » criait Priam, d'un air dégouté. Mais Henry ne faisait pas les choses à moitié, parce qu'ils avaient déjà commencé à défaire les vêtements de sa maîtresse. Il se stoppa un moment. « Pardon Priam, mais dis-toi que je suis en train de te sauver la vie : ils t'attendent impatiemment, ils ont besoin de toi, j'ai dit que tu avais un problème intestinal, et que tu étais aux toilettes. Je serais toi je me dépêcherai, ça fait dix minutes qu'ils te bippent sans répit. Tu vas te faire engueuler. Mais bon, si vous pouvez éviter de nous déranger maintenant ! » disait-il d'un air amusé, en ré-embrassant follement sa compagne. « Bordel !  » chuchotait Priam. Et bien voilà qu'il devait retourner au boulot, mais il commençait à paniquer, surtout sur le fait qu'ils n'étaient pas allé jusqu'au bout, mais qu'ils avaient fait bien assez pour que son kiki () soit au garde à vous, (), il se demandait comment il ferrait pour que cela ne se voit pas. Il regardait Ana d'un air désolé, et dérangé à la fois, montrant du doigt la bosse qui était déjà formée, depuis longtemps, sous le drap, et comme quoi il était dérangé à cause de cela. Elle se mit à éclater de rire, amusée par le comportement de son petit-ami. « J'suis tellement désolée Ana, j'aurai adoré qu'on... Bref, je suis un peu dans la merde, je dois y retourner. » avouait-il en se mordant la lèvre inférieure, tandis qu'il sortait d'en dessous des draps. Après tout, elle l'avait déjà vu nu maintenant, mais il se sentait tellement bête et honteux. Alors il remit son boxer, essayant de ne pas écouter le bruit infernal que faisait Henry en couchant avec sa partenaire. Priam prit le soin de rendre les sous-vêtement de sa belle, et même de ratacher le soutien-gorge de celle-ci, en lui donnant un baiser dans son cou. Il remettait ses affaires de médecin, espérant que la bosse disparaîtrait assez vite. « Je te raccompagne jusqu'à la salle d'attente, tu seras retrouver ton chemin ma belle ? » chuchotait-il, alors qu'ils étaient enfin rhabillés.

La situation était passée d’intéressante et assez harmonieuse, à gênante. A l’aise dans les bras de son homme, Ana se laissait aller, Priam aussi de toute évidence et rien ne pouvait gâcher ce moment si ce n’est le bruit de la poignée. On était certainement entrain d’insister pour ouvrir la porte puis c’est ensuite le bruit des clés qui parviennent jusqu’aux oreilles du jeune couple. Quelque peu étonnée, la jeune femme ne sait pas où se mettre, regarde Priam pour chercher une sorte d’issue de son secours mais il a l’air tout aussi désemparé que lui. Elle se retire alors de son étreinte, couvre son corps du drap et sourit pour ne pas faire mauvaise figure. Seulement, l’autre interne semble beaucoup plus préoccupé par la femme qu’il a entre les mains qu’eux deux. Tant mieux, dans un sens. Il n’aurait manqué plus que ça. Avant, il lui fit part d’un petit problème d’ordre, disons, physique qui eut le don de le faire rire aux éclats. Bon sang, il ne manquait plus que ça. Elle aurait pu se permettre un petit commentaire comme le fait qu’elle lui fait de l’effet d’après ce qu’elle peut comprendre, mais bon, elle va éviter. La situation est déjà assez embarrassante comme ça, ce n’est pas la peine d’en rajouter une couche. Ensuite, il s’excuse et elle dépose doucement un doigt sur ses lèvres, l’embrassant de nouveau ensuite. Ils auront l’occasion de recommencer ensuite et rien que ce petit moment annonçait quelque chose de beau pour la suite. Au moins, là, il ne s’agissait pas qu’une relation physique. Ca se passait aussi au niveau des sentiments et cela semblait lui aller plus qu’amplement. Tous les deux, se rhabillèrent rapidement, l’aidant à remettre son haut de sous-vêtement. Elle le remercia avec un sourire et juste avant qu’il n’enfile de nouveau son tee-shirt, elle dépose un léger baiser contre sa poitrine, le regardant ensuite avec ce regard qui se veut toujours envieux et au fond, elle reste déçue. C’était une occasion qu’ils avaient su saisir et voilà que tout était fichu à terre. Priam lui propose de la raccompagner dans la salle d’attente. « Oui, au cas où je me perdrais dans une autre chambre de ce genre. » Oh non, pas avec un autre. Sous le coup de l’émotion, elle serait encore capable de le pousser dans un coin et de terminer, enfin, ce qu’ils avaient commencé. En plus, il semblait avoir un avantage sur elle. Le désir était toujours présent et ça se voyait tandis que pour Ana, tout se passait dans la tête.

Laissant le couple d’amants dans leurs ébats, ils ressortent rapidement, mais juste avant qu’elle ne le quitte, elle le pousse dans un coin où ils seront assurés que personne ne les voit. Sauf les quelques curieux qui posent leurs yeux là où il ne faudrait pas. Posant sa main derrière sa nuque, elle l’embrasse passionnément, chuchotant ensuite. « Tu m’en dois une. » Sur ces bonnes paroles, elle lui tourna le dos. Hey oui, il lui en devait une maintenant.