« Car jamais un acte n'est décisif par lui-même. » ★ Lou&Adonìs
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Sujet: « Car jamais un acte n'est décisif par lui-même. » ★ Lou&Adonìs Mer 25 Mai - 0:32
... ce qui compte, c'est la connaissance de cet acte, et ses conséquences.
On y croit toujours que dans les rêves ; vous savez, ce genre de moments que vous ne voyez que dans les films, au moment pile où vous vous dites, tandis que les deux protagonistes montent ensemble dans un ascenseur : « À tous les coups ils vont rester bloqués dedans les deux, le coup de la panne ça a toujours son petit effet ! ». On croit aussi toujours que ce sont des incidents qui n'arrivent qu'aux autres, qu'après tout dans la vie réelle rien n'est jamais aussi beau. On ne prend pas en compte le fait que les acteurs – ou plutôt les personnages qu'ils incarnent – puissent être claustrophobes, ou pudiques devant la caméra de surveillance de la machine arrêtée. Oh ça oui, le coup de la panne d'ascenseur, ça marche à tous les coups, et je ne sais pas pourquoi, ça émoustille toujours les gens de se retrouver coincés avec un partenaire potentiellement partant pour de fous ébats qui ne se résumeraient à rien une fois que l'engin retrouverait un fonctionnement normal. Les filles rêvent de croiser la route d'un sombre inconnu, les hommes de rester coincés avec une ravissante jeune femme bouillonnante, et hop ! Hollywood, à vous les studios ! Très sincèrement, tous ces stéréotypes m'avaient bien fait rire jusqu'à aujourd'hui, et jusqu'à aujourd'hui-même je n'aurais jamais imaginé que ma vie pouvait elle aussi faire l'objet d'une scène de film, version restructurée pour rentrer dans les limites du quotidien san-franciscain. Il devait être une heure du matin, peut-être même deux. Ou trois, qu'en savais-je après tout ? Pour ma part, j'avais déjà bien profité de la soirée, j'avais joué la carte de la modération sur la boisson, mais j'avais encore une fois amplement compensé par la cigarette. Je fumais bien trop, quand on pense que c'est ce qui a tué mon père – auquel je ne pensais plus, parce que je m'évitais d'y penser – ce n'est pas très raisonnable de continuer dans ces excès. Et alors ? Si je dois mourir jeune, qu'il en soit ainsi ! Au moins je ne pourrais pas me targuer de ne pas avoir pleinement profité de mon existence. « Le profit que tu tires de la vie ne se fait que dans la démesure. », m'avait-on un jour reproché. Ce que cette personne n'avait pas compris, c'est que l'on ne profitait jamais assez de la vie, que déjà la mort nous rattrapait. Je ne voulais pas avoir de regrets, quand je serai vieux et croulant au pied d'un lit duquel je ne pourrai plus me lever. Je ne veux pas regretter de ne pas avoir fait certaines choses. Mourrait heureux avec cette sensation d'accomplissement celui qui pense avoir réaliser tous ces désirs aussi bien matériels que divers.
Je jetais un coup d’œil à mes côtés, enfouissant mes deux mains dans mes poches, enfonçant le bouton d'appel de l'ascenseur de notre immeuble. Lou. Resplendissante comme jamais, je me rendais compte qu'elle était vraiment très belle ce soir, et qui venait « prendre un verre » chez moi. Nous avions écourté la soirée, nous éloignant du bruit sourd des basses lancées à plein tube dans les amplificateurs. Mes oreilles avaient bourdonné un moment après la sortie, mais les acouphènes avaient eu le temps de se calmer le long de la route, que j'avais faite, silencieusement avec quelques moments de bavardages sourds avec mon amie. Au bout d'une ou deux minutes, l'ascenseur était passé du dixième étage au rez-de-chaussée, là où nous nous trouvions. Un bruit clinquant semblable au bruit que faisait le micro-ondes lorsque la minuterie a laissé s'écouler toutes les secondes de chauffe se fit entendre, et nous pénétrâmes dans la petite cabine, Lou sur mes pas. Le silence installé, nous laissions l'engin nous mener au bon étage. Sauf que nous n'allions pas arriver à destination aussi facilement, puisque quelques secousses tremblotantes plus tard, voilà que la cabine fut plongée dans le noir, s'arrêtant net dans sa montée. « Non mais, dis-moi que je rêve ! », pestais-je déjà, pensant réellement que cet immeuble allait finir par tomber en ruines. Les lumières latérales s'étaient – par chance – rallumées, mais nous étions bien loin de la grande lumière blanche presque éblouissante qui régnait d'habitude dans cet ascenseur. Je soupirais, légèrement agacé par la gêne occasionnée. « Nous sommes coincés. », ajoutais-je tout en portant mes prunelles sur la jeune femme à mes côtés. Bizarrement, je n'avais pas encore pensé à appuyer sur le bouton d'appel pour qu'un technicien vienne débloquer la machinerie.
Dernière édition par Adonìs Perçy-M.W. Wood le Ven 27 Mai - 23:27, édité 1 fois
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Sujet: Re: « Car jamais un acte n'est décisif par lui-même. » ★ Lou&Adonìs Mer 25 Mai - 11:55
« oops, we're stuck in the elevator. »
C'est bizarre cette sensation de déjà-vu ou de déjà-vécu qui nous prend parfois. On sait pas trop ce qui se passe, on a l'impression d'avoir déjà vécu cette scène une fois, deux fois, parfois même encore plus.
« Car jamais un acte n'est décisif par lui-même. » ★ Lou&Adonìs
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