« you had my heart inside your hand and you played it to the beat »

Je pleurais. Comme d'habitude. Quel mélodrame pour si peu ! Serré dans une couverture en polaire, un pot de glace enrichie en crème bien grasse et surtout parfaitement écoeurante, je tentais en vain de me remettre d'une sombre découverte que j'avais dû faire en fouillant dans un de mes placards... Une chemise à Ezeckiel, qui sentait encore son parfum envoûtant, et qui me rappelait le goût sucré de ses baisers. Quelle connerie de m'être laissé tomber amoureux de lui ! J'étais à la fois triste à en mourir, en colère à tout casser et quelque part, juste en dessous de ces deux émotions-là, j'étais toujours un peu amoureux de lui. ... Bon, pas un peu, mais plutôt à en crever. Je n'avais jamais ressenti autant d'émotions contradictoires, et mon pauvre petit coeur peinait à se remettre d'aplomb.

J'avais bien été tenté de me trouver une minette assez jolie pour en mettre plein la vue d'Ezeckiel, et le rendre jaloux, mais cela n'aurait jamais recollé mon coeur, et j'aurais toujours eu l'impression de mourir à chaque instant où il était loin de moi. Je viens de mettre le mot approprié sur ce qui me tue : perte. En une seule seconde, j'avais perdu l'homme que j'aimais, une routine appréciable, et mon coeur était parti explorer les profondeurs du désespoir. Et même en ôtant mon slip en fin de soirée au bar, je n'arrivais pas à penser à autre chose que lui.

Je me levai brutalement de mon canapé, faisant valser mon pot de crème, qui se répandit sur le plancher de mon appartement en une jolie flaque ivoire. Bon sang ! Si je n'arrivais pas à me remettre d'Ezeckiel, c'était bien parce qu'il ne m'avait jamais rien expliqué ! J'étais fiévreux, cherchant hâtivement le post-it où j'avais noté le numéro de l'appart d'Ez, mes doigts tremblants poussant les tonnes de papier sur ma table basse. Merde ! Où était ce foutu papier ? Je fronçai les sourcils en trouvant enfin ce que je cherchais. Je fis un détour par ma chambre, pris la chemise d'un blanc immaculé d'Ezeckiel, pensant une seconde à la lui brûler et à lui mettre les cendres dans sa boîte aux lettres, mais quelque chose m'en empêcha. Je ne pouvais pas lui faire de mal. Je soupirai en ôtant mon tee-shirt dégueulasse, celui des journées je-pleure-devant-un-téléfilm-à-la-con, et passai un débardeur propre. Je devais faire bonne figure, et lui montrer que ça ne me faisait ni chaud ni froid de le voir, chose bien évidemment fausse. Je pris mes clés, un dernier coup d'oeil sur la tâche de glace au sol, et fonçai vers les étages supérieurs, direction l'appartement d'Ezeckiel.

Je pense qu'il y avait une chance sur cinquante six millions de millards que je tombe sur ça. J'étais à quelques étages de l'appartement d'Ezeckiel, encore tout apeuré, ne sachant pas tellement quoi lui dire, et m'entraînant dans le reflet de la vitre de l’ascenseur à prendre le visage le plus froid que je le pouvais - entendez par là un faible rictus digne d'un chimpanzé avec une noix de coco coincée dans le vous-savez-quoi. J'avais grimpé les escaliers jusqu'au deuxième étage, bien résolu à tout faire à pied, mais la fatigue avait eu raison de moi, et j'avais prévu de prendre l'ascenseur jusqu'à septième. Belle connerie. Parce qu'au moment où je m'y attendais le moins - c'est à dire quand je me grattais les balls, comme on dit en Angleterre, la porte coulissante s'ouvrait sur...

« Ezeckiel. »

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J'étais heureux. J'avais enregistré une nouvelle chanson et cela n'aurait pas pu mieux se passer. Tout le staff était adorable, tout était filmé alors j'avais fait comme d'habitude quelques blagues à l'écran et des clins d'yeux pour faire fondre mes fans. Je ne pensais à rien, à part à ma nouvelle célébrité qui me convenait très bien, et qui me poussait à accepter des interviews et des photoshoots pratiquement tous les jours. Mon agent essayait d'organiser mon emploi du temps histoire que j'aie le temps de tout faire, mais en général, je n'avais aucune minute à moi. Je faisais partie des bosseurs qui ne dormaient jamais et j'en étais assez fier. Rentrant dans mon immeuble, je pensais passer par chez Eliott pour lui faire une petite surprise, si elle n'était pas partie danser. En pensant à elle, mon visage prit une tournure agréable et devint tout de suite plus lumineux, surement la joie de l'homme qui était fiancé à la plus merveilleuse des femmes au monde.

Les escaliers, ou l'ascenseur ? La dernière option fut celle choisie puisque je ne voulais pas transpirer en montant les marches. Le septième, c'était quand même assez loin et je ne voulais pas avoir à prendre une douche avant de redescendre chez Eliott. J'appuyais sur le bouton et attendais tranquillement l'ascenseur, avant de rentrer à l'intérieur et de monter. Je pensais à des choses et d'autres, rien de bien intéressant, comme le fait que mes doigts de pied collaient entre eux. Ce à quoi je ne pensais surtout pas, c'était à lui. Et pourtant, lorsque l'ascenseur s'arrêta au deuxième étage alors que ce n'était pas sa destination finale, je savais que quelque chose clochait. Qu'il allait se passer quelque chose qui allait pourrir ma journée.

Puis, je l'ai vu. Petit à petit, alors que les portes s'ouvraient. Je ne prêtais pas vraiment attention au geste repoussant qu'il était en train de faire, ni à mon prénom qui sortait de sa bouche. Bizarrement, tout ce que je pouvais regarder, c'était ses lèvres. Tout ce à quoi je pensais, c'était les embrasser. Je ne pouvais pas m'en empêcher. Après avoir passé une trentaine de secondes dans le silence, je secouais la tête et prenais un regard dédaigneux.

« Entre donc. Je te fais peur ? »

Je me sentais obligé de prendre cette attitude avec lui. Il m'y avait forcé. J'avais eu peur, et maintenant, j'avais réglé la situation à ma manière. SI ça lui avait fait du mal ? Je ne m'en fichais pas tant que ça. Mais j'essayais de ne pas y penser, parce que je savais que si je réfléchissais trop, je retomberais dans ses bras. Il rentra dans la cabine et l'ascenseur se referma avant de commencer à monter. Aucun bruit. Je regardais devant moi, en essayant de ne pas penser à la personne terriblement attirante qui se trouvait dans le même petit compartiment que moi. Je déglutissais difficilement en imaginant le corps sous ces habits, et essayais de me remplir la tête avec des images d'Eliott.

Puis, l'ascenseur s'arrêta. Je poussais un soupir en pensant que j'allai enfin pouvoir échapper à ce calvaire, mais selon l'écran, nous étions .. entre deux étages. Et les portes ne s'ouvraient pas.

« Qu'est-ce que ... »

J'appuyais sur le bouton d'appel, mais personne ne répondit. Pendant plusieurs dizaines de secondes, je m'acharnais sur le bouton avant de me tourner vers Billie.

« On est .. coincés. »

Je le fixais dans les yeux, il avait un regard envoûtant.

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Je devais avoir un mauvais karma. Oui, c'est ça ! L'Univers me punissait d'avoir arrêté mes études et de me déshabiller pour gagner ma vie. Je le savais. J'aurais jamais dû accepter ce poste, c'est un cercle vicieux ! Je veux dire, me retrouver avec mon ex, dont j'étais encore fou amoureux, et qui m'avait vu en train de me gratter les parties avec insistance, ça n'était pas anodin. L'Univers voulait me dire quelque chose. Bon, heureusement, il m'a pas tellement prêté attention à mon petit geste, ce qui m'avait mit tout de suite légèrement plus à l'aise, à part le fait qu'il me fixait un peu trop pour être honnête. Je le suivai à l'intérieur de la cabine, rouge de honte. Une chance sur cinquante six millions de milliards. Eh merde. C'était encore plus angoissant que de me retrouver sur le seuil de sa porte avec sa chemise entre les mains.

Une seconde de blanc. Je m'imaginais en train de lui mettre un coup de poing, et son beau visage en aurait été tout abîmé. Cinq secondes de blanc. Un baiser, à la place du coup, et mon coeur palpita sous le débardeur. Au bout de dix secondes, je nous imaginais déjà dans une situation terriblement excitante, et je dû lutter pour ne pas vouloir transformer mon rêve en réalité. Je croisais mes bras sur mon torse alors qu'Ezeckiel s'énervait contre le bouton d'appel. Je failli me diriger vers lui pour l'aider, mais il se retourna plus vite que je n'ai eu le temps de faire un seul pas dans sa direction. Et rien qu'en lisant dans ses yeux - particulièrement attirants, et profonds, le genre de paire d'yeux qui te tue sur place et qui... (...). L'ascenseur était bloqué. Quelque chose de pas mal puissant m'en voulait.

« NON, NON, NON, ET NON BORDEL ! » lançai-je en fulminant. « C'est une blague ou quoi ? »

Mon accent anglais rendait le tout probablement hilarant. Je n'avais jamais acquis le mâchonnage intensif des mots, typiquement américain. Je fronçai les sourcils avec autant de colère qu'un enfant de quatre ans pourri-gâté qui ne reçoit pas ce qu'il veut à Noël. D'un côté, je luttais contre les envies d'arracher cette foutue chemise du corps d'Ezeckiel, et de l'autre, j'avais envie de chialer comme une madeleine. Cruel dilemme. Je me mordis profondément la lèvre inférieure en glissant le long d'une des parois, serrant mes genoux contre moi. C'était mon seul moyen de me dire que j'avais toujours le contrôle sur la situation. Me conduire comme un gosse. Je passai une main rageuse dans mes boucles brunes. Coincé dans un ascenseur, avec un homme que j'aimais plus que tout, sans cigarette, sans alcool, sans montre pour la part et sans un thé approuvé par la Reine ? Le cauchemar parfait.

« Comment ça va avec l'autre blondasse ? » lançai-je pour faire la conversation. « C'est pour quand, la pièce montée, l'engagement pour l'éternité et l'impossibilité de retourner en arrière ? »

Je tentais de prendre un air dédaigneux, mais c'était tout simplement impossible. Je n'étais pas doué pour dénigrer les gens que j'aimais. Encore un truc purement anglais, l'effet gentleman, sans doute. Mon air dédaigneux devait plutôt ressembler... à rien, à vrai dire. Ca devait même en être un peu flippant, je suppose.

« C'est une chouette fille. Ca fera des beaux bébés. Son ventre deviendra un ballon fripé, et plein de vergetures. Crade, non ? » reniflai-je méchamment.

J'exagérai un peu trop. Eliott était une très belle fille, et je ne pouvais que comprendre les raisons qui avaient poussé Ezeckiel à la choisir par rapport à moi. Qui étais-je pour faire face à une si belle fille, danseuse de surcroît ? Elle me battrait sûrement sur mon propre terrain : la danse. Au moment là, je me sentais comme une merde flottante à côté d'une fleur à la beauté fragile. Quel idiot j'étais. Croire qu'il me choisirait, moi, un garçon, à la place d'une fille ? Ma stupidité m'étonnait.

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Il me faisait presque de la peine. Je ne savais pas ce qu'il pensait, mais j'étais carrément sûr qu'il était en train de baver intérieurement sur mon corps de dieu et voulait me sauter dessus. Bien, je pouvais l'accepter, et c'était vrai que je partageais quelque peu ses pensées. Cependant, j'étais avec une femme, ce qui était beaucoup .. plus normal qu'être avec un homme. C'était une des raisons pour lesquelles j'avais rompu si sauvagement avec lui, je n'avais jamais accepté ma bisexualité ou presque mon homosexualité car je n'étais pas sûr d'aimer les femmes après tout .. A part Eliott bien entendu. Mais elle était un cas à part. Je fantasmais rarement sur les corps des belles blondes que l'on croisait dans la rue, mais souvent, je trouvais un homme particulièrement à mon goût. Je ne savais pas ce que cela faisait de moi, mais je ne m'en souciais guère.

Lorsque je lui annonçais que l'ascenseur était bloqué, sa réaction fut un peu plus violente que ce que je n'aurais pu imaginer. Je sursautais légèrement quand il cria et haussa les épaules à sa question, qui n'était pas vraiment intelligente. Je ne voyais pas pourquoi j'aurais fait une blague de la sorte, je n'étais pas si idiot que ça et il savait très bien que je n'avais pas spécialement envie de me retrouver coincé dans un espace exigu avec lui. Dieu sait ce que l'on pouvait faire dans cet ascenseur de pervers .. Mais je n'osais pas y penser. Ça avait été un de mes grands fantasmes de me retrouver dans une situation comme celle là mais sur l'instant, je n'embrassais pas vraiment l'opportunité qui m'était donnée.

Je le fixais intensément, alors qu'il glissait le long de la paroi métallique pour arriver au sol. L'air désespéré le rendait absolument adorable mais je m'efforçais de garder un air profondément agacé pour ne pas lui donner de fausses idées. Il engagea la conversation comme j'avais rêvé qu'il ne le fasse pas en critiquant ma fiancée et je lui lançais un regard noir.

« Je ne sais pas pour qui tu te prends, à te donner le droit d'appeler ma fiancée « l'autre blondasse ». C'est profondément insultant, sachant qu'ELLE ne t'a jamais rien fait qui pourrait justifier une telle haine à son égard. »

Je soupirais et croisais les bras, m'appuyant sur la paroi, pour continuer à répondre à ses questions.

« Mais si tu te le demandes vraiment, cela va à merveille. Nous couchons ensemble deux fois par jour, si c'est ça que tu veux savoir. Et pour le mariage .. La date n'est pas encore décidée. »

Je souriais en coin, à cause de ce que je venais de dire. Je trouvais encore le moyen de le faire souffrir alors qu'il n'était plus avec moi, et je ressentais un plaisir sans bornes à le faire. Je ne savais pas pourquoi j'étais aussi cruel mais il l'avait mérité. Je n'aimais pas que l'on manque de respect à Eliott et j'avais déjà tapé des gars pour moins que ça. Il renchérit en la complimentant et en la dénigrant, ce qui m'arracha un soulèvement de sourcil unique.

« Tu as raison, c'est une chouette fille. Et puis les bébés, ce n'est pas pour maintenant .. »

Pour le provoquer, je m'approchais de lui et m'asseyais à ses côtés tout en regardant le haut de la cabine.

« Pourquoi es-tu aussi aigri ? Tu n'as pas trouvé de garçon pour accomplir des fantasmes sexuels pervers ? »

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Quelle idée de venir. Mais quelle idée, mes amis. Si j'avais attendu une minute de plus, si j'avais nettoyé la tâche de crème glacée avant de venir, je n'aurais pas été dans l'ascenseur quand il se serait bloqué, je n'aurais pas les doigts qui tremblent parce que j'ai encore un désir fou pour Ezeckiel, et je n'aurais pas des flashbacks de nos soirées torrides toutes les secondes. J'étais stupide d'être venu, tout simplement, parce que je savais pertinemment que ça allait encore plus me briser le coeur, et qu'il avait fait le bon choix, pour sa popularité, pour sa vie future, pour sa carrière et bizarrement, pour lui. Je n'étais pas suffisamment bien pour lui. Je n'avais pas particulièrement de talents, je ne savais même pas si j'étais un bon coup, et j'aurais sans doute nui à sa carrière à cause de ma jalouse envahissante. Eliott était parfaite pour lui. Et ça me tuait de devoir l'accepter. Peut-être que quelque part, à l'intérieur de moi même, j'avais un penchant masochiste. Parce derrière la peine et la colère de revoir Ezeckiel, j'étais heureux. Ouais. J'avais une putain de joie.

Ezeckiel confirma que son couple tenait toujours. Enième coup au coeur. J'avais espéré que brutalement, Eliott avait trouvé un homme d'affaire arabe, qu'elle était tombée sous son charme et qu'elle s'était envolée loin, à Dubaï, même. Assez loin pour que j'entende plus parler de "Eliottel" - le petit nom donné par les médias à leur couple. 'Fais chier. Même leur vie sexuelle était parfaite. Mais bordel, il état pas censé coucher avec elle. Mais avec moi. Il était censé sentir ses muscles se tendre et gémir pour moi. Pas pour elle. Elle n'était qu'un bête papillon, attiré par la lumière émanant de lui et ne voyant rien de ce qu'il y avait en dessous. Moi, je savais qui il était. Et il n'était pas ce jeune homme qui affiche un sourire parfait et hypocrite sur la couverture des tabloïds.

Pourquoi était-il si cruel ? Ne voyait-il pas que j'allais déjà assez mal comme ça, que rajouter une couche me pousserait presque à un acte lâche et mortel ? Je ravalai ma rancoeur comme je avais toujours appris à le faire. Il me détestait, voilà tout. Je n'étais qu'une bête conquête homosexuelle qu'on fait pour pouvoir se dire que c'est mieux avec une fille, et qu'on est pas attirés par les hommes. Il me détestait. Trois petits mots dégueulasses pour me dire que j'étais tombé amoureux d'une illusion....

Je sentis une chaleur agréable et douce sur mon côté gauche, et l'odeur excitante de son after-shave. Bon sang ! Si il savait combien ça me rendait fou... Je dû lutter pour que mon excitation ne soit pas flagrante. Ca me rappelait tellement nos ébats que j'avais du mal à me concentrer sur ses paroles, et que j'en avais la gorge sèche. Merde alors ! Mon unique fantasme du moment, c'était de lui faire l'amour, là, dans cet ascenseur, et de sentir ses muscles tendus sous mes doigts, pas de me trouver une personne quelconque à sauter. J'étais un romantique. Pas un obsédé du sexe, cherchant à avoir plus de plaisir qu'à en donner. Et il ne pouvait pas me blâmer pour cela. Me connaissait-il si mal qu'il pensait que j'avais des fantasmes pervers et incongrus ? Mon coeur se serra à cette idée. Je serrai un peu plus mes genoux sur mon torse, cherchant du réconfort après la réplique difficile à encaisser d'Ezeckiel.

« Si tu veux savoir, j'ai qu'un seul fantasme, contrairement à certaines personnes, et il n'y a qu'une très très petite partie de la population mondiale qui puisse satisfaire ce désir. » lançais-je en plantant mon regard dans les yeux d'Ezeckiel.

Toi. C'est toi, mon unique fantasme, bordel ! Regarde moi dans les yeux. Lis-le. Mais putain, essaye de voir combien je t'aime et à quel point je donnerais tout pour que tu me dises que tu m'aimes encore.

Et alors que mon esprit jetait des réclamations inaudibles à Ezeckiel, je portai mes lèvres sur les siennes dans un élan de folie. Ma main se posa immédiatement et tendrement sur la joue d'Ezeckiel, de tel sorte que la position de ce baiser soit plus confortable pour moi. Dans ce qui devait être un sursaut, il ouvrit légèrement la bouche, ce que je pris pour une invitation, et ma langue s'immisça lentement.

« you had my heart inside your hand and you played it to the beat »

Je me demandais ce qu'il pensait de moi. S'il pensait à passer ses mains douces contre mes muscles saillants, m'arrachant des gémissements de plaisir alors que mon excitation monterait dans mon bas ventre. J'avais honte. Honte de penser à ce genre de choses alors que j'étais fiancé à Eliott, une fille, qui plus est. Je ne savais pas si c'était le fruit du hasard qui avait fait que ma fiancée avait un prénom d'homme, mais je pouvais me trouver heureux de ne jamais m'être trompé de prénom au moment crucial. Je m'étais assis à côté de lui et je pouvais sentir cette odeur qui devenait plus suave et attirante au fur et à mesure des moments. Il ne pouvait même pas s'imaginer combien il m'excitait en ce moment, rien qu'en étant lui même. La seule chose qui me faisait reprendre mes esprits était ses paroles agaçantes. Il était encore plus con qu'avant ma parole. Ou c'était simplement les paroles d'un homme blessé qui m'en voulait terriblement. Je ne regrettais rien, à part nos caresses et nos moments intimes qui étaient plus bons que n'importe quoi.

Il tourna la tête vers moi, plantant son regard dans mes prunelles. J'eus du mal à soutenir son regard, et pourtant, j'étais tellement fasciné. Il avait de ces yeux .. oh mon dieu ! J'avais oublié comment c'était bon de le fixer intensément. Il ouvrit la bouche, pour prononcer une phrase qui pouvait être comprise … dans des sens relativement différents. En effet, ce que je comprenais au premier abord, c'était qu'il avait envie de moi. Il ne le disait pas explicitement .. Ni implicitement mais .. C'était ce que je comprenais. Lorsque nous étions ensemble, nous arrivions à savoir ce que l'autre pensait sans même qu'il le dise. C'était une des nombreuses choses que je trouvais magique par rapport à notre couple. Et là, j'avais l'impression que la connexion se refaisait, juste à cause d'un putain de contact de prunelles.

Les secondes suivantes, j'avais l'impression que le temps s'était arrêté. Je le regardais, il me regardait, et rien ne bougeait. Mon regard n'allait même pas sur ses lèvres pour m'imaginer les embrasser à nouveau, et pourtant, dieu ce que je le voulais. Et au moment où je ne m'y attendais pas .. Elles étaient collées aux miennes. Je gardais les yeux ouverts, un peu surpris et sursautais, ce qui donna l'occasion à Billie de rentrer sa langue dans ma bouche.

Pendant quelques secondes, je restais immobile. Je ne faisais rien, et je n'avais presque pas conscience des caresses de la langue de Billie sur la mienne, jusqu'à ce que je réalise. Billie était en train de m'embrasser. Où étais-je ? Dans une cabine d'ascenseur. Seul. Avec lui. Avec personne qui pourrait voir ce que nous ferions. Même pas Eliott. S'il se passait quelque chose, cela ne quitterait pas les parois de l'ascenseur .. Mais non. Je ne pouvais pas tromper Eliott. Je ne le pouvais juste pas. Alors, je me retirais avec fureur et me levais en fronçant les sourcils.

« PUTAIN MAIS T'ES CINGLE ? »

Ma respiration s'accélérait. Je posais mes deux mains sur les cotés de ma tête et fermais les yeux pour reprendre mes esprits. J'avais été à deux doigts de me laisser aller et de .. tromper la femme que j'aimais le plus au monde. Mais à peine avais-je fermé les yeux que revenaient les sensations que j'avais ressenti lorsqu'il m'avait embrassé et .. dieu.

Je rouvrais les yeux et le regardais d'un air désespéré. Il avait l'air mal. Je lui tendais la main pour l'aider à se relever et quand ce fut fait, je l'observais fixement, sans savoir quoi faire.

« Et puis merde. »

Je collais mon corps contre le sien et posais mes lèvres sur les siennes, entremêlant ma langue avec la sienne, posant mes mains à la base de son dos, juste au dessus de ses fesses. Je ne pensais plus, je ne réfléchissais plus, je profitais, simplement ...

« you had my heart inside your hand and you played it to the beat »

Est-ce vous vous êtes sentis un jour dans un tel état d'excitation que votre souffle est irrégulier, que vos mains en tremblent presque et que vous avez l'impression de ne pas pouvoir vous contrôler ? Est-ce vous avez déjà ressenti ce besoin insatiable, primaire, bestial, monter lentement en vous, sournois, fou, terriblement incontrôlable, qui vous murmure à l'oreille dans un gémissement que si vous vous arrêtiez, vous allez devenir fou, fou à en mourir ? Si vous avez déjà ressenti ça, si vous avez déjà aimé comme j'aimais Ezeckiel, vous savez que c'est parfaitement impossible de refuser de telles avances, surtout lorsque la personne en question de.

Je ne pouvais tout simplement pas m'arrêter. Je ne pouvais pas faire autrement que laisser ma langue jouer un ballet endiablé avec celle d'Ezeckiel, gémissant en sentant les mains puissantes de l'homme que j'aimais se poser virilement sur le bas de mon dos, à la naissance de mes fesses. J'étais un romantique fou, mais à ce moment, tout ce que je voulais, ce n'était pas des fleurs, des caresses aériennes ou encore des mots volés à des poètes dans mon oreille, mais bien - j'ai un peu honte de le dire - lui faire l'amour comme je ne lui avais jamais fait. Dans un élan d'excitation, je le poussai en gémissant contre l'une des parois métalliques de l'ascenseur, et je laissai mes mains caresser ce corps qui m'avait tant manqué et auquel j'étais irrémédiablement attiré.

Ma main gauche se perdit dans ses cheveux ébène. Putain, ces cheveux-là m'excitaient à un point impossible à décrire. Tout ce qui composait le corps parfait d'Ezeckiel m'excitait. Sa langue qui jouait torridement avec la mienne, ses mains dans mon dos, ses yeux mi-clos par l'érotisme de nos préliminaires, tout me mettait au garde-à-vous en un rien de temps. Et vu l'état d'Ezeckiel, je lui faisais le même effet. Je me détachai de ses lèvres - putain ses lèvres... - et collai mon front au sien, plongeant mes yeux dans ceux de l'homme que j'aimais, reprenant mon souffle difficilement. Je cherchai dans ses yeux la preuve que ça n'allait pas être qu'un coup comme ça, mais je me surpris à lâcher un gémissement avant même d'avoir pu scruter plus attentivement les pupilles dilatées par l'excitation d'Ezeckiel.

« C'est vraiment ce que tu veux, Ez' ? » murmurai-je avec une voix voilée.

Je n'attendis pas sa réponse pour enfuir ma tête dans son cou, respirant ce parfum qui m'avait tant marqué. Putain. Il était bandant. Je laissai ma langue tracer une arabesque sur sa jugulaire alors que mes mains se posaient délicatement sur ses hanches. Je le voulais. Rien qu'à moi. Rien qu'un instant, je voulais savoir qu'il était dans cet état-là pour moi. Ma main droite se posa presque naturellement sur la bosse déformant son jean. Je caressai cette bosse, à moitié pressé de défaire sa braguette et de passer aux choses sérieuses, et à moitié envieux de faire monter la tension. Je me détachai de son cou, et d'un mouvement habile, défit la braguette du jean d'Ezeckiel.

« C'est maintenant que les choses sérieuses commencent, Ezeckiel. »

Je lui arrachai un baiser fiévreux alors que ma main jouait lentement avec son pénis en érection, encore caché dans son boxer. Putain, c'était moi qui avait fait ça... Je le laissai ôter son pantalon sans interrompre le baiser. Maintenant que je l'avais, je n'allais pas le laisser partir de si tôt.

« Putain, si tu savais comme t'es bandant là... » lançai-je après qu'il ait ôté son jean et que notre baiser se soit rompu.

Je lui fis un dernier baiser dans le cou, tentant de calmer l'excitation qui montait en moi. J'allais jamais tenir assez longtemps pour le satisfaire, ça, c'était quasiment sûr et certain. Je veux dire, comment tu peux te retenir quand tu sais ce qui va probablement se passer pour toi dans peu de temps ? Je pris une grande inspiration, tentant de maîtriser la chaleur animale qui se répandait entre mes cuisses. Pense à autre chose, Billie... Ou sinon, tu pourras pas lui faire plaisir. Je continuai mes légères caresses sur son sexe, appréciant le souffle rauque de mon partenaire. Au bout de quelques secondes, je laissai mes doigts courir sur son corps. Je voulais plus, mais j'avais peur de le brusquer un peu trop.

« you had my heart inside your hand and you played it to the beat »

Je n'arrivais pas à y croire. C'était bien là, moi, cette personne. Celle qui touchait Billie comme lors de nos premiers ébats, celle qui pensait toute sorte de chose perverse et déplacée. Je n'étais pas cet homme là. J'étais celui qui aimait Eliott et qui lui rapportait des fleurs à la fin de la journée, celui qui écrivait des ballades pour elle tout en s'efforçant d'oublier son amour pour un homme terriblement sexy .. Oui, je pensais souvent à Billie pour écrire mes chansons, pendant que mes fans en furie pensaient que je parlais d'une fille. Mais nan, toujours, c'était un gars. Celui à qui j'avais brisé le cœur et qui se jetait pourtant sur moi comme s'il n'y avait aucune rancune. Putain ! Je ne le comprenais pas. Pourquoi ne me frappait-il pas ? Pourquoi n'était-il pas horrible et méchant comme je souhaitais qu'il le soit ? Oui, j'avais envie qu'il me punisse.

J'avais le dos collé contre la paroi de l'ascenseur, ma langue entrelacée avec celle de Billie, ma main sur son postérieur comme si c'était la place qui lui convenait, en premier lieu. Et non, je ne pensais même pas à Eliott. Ce n'était rien comparé à ça. J'avais beau avoir couché avec elle plus d'une centaine de fois, jamais je ne m'étais trouvé dans un tel état d'excitation tel que celui dans lequel j'étais à présent. Avec Billie, c'était de la passion, violente et destructrice. De l'attirance, bestiale, animale. Avec Eliott, c'était de l'amour, doux. Des caresses, des baisers à la volée, des poèmes et des chansons .. L'idylle romantique par excellence. Mais pourquoi je pensais à ça ? Non, il fallait que je me concentre sur ce que je faisais.

Dès qu'il se détachait de moi, je priais pour que nous nous unissions à nouveau, qu'on se touche, qu'on s'embrasse, même si mon corps brûlait pour quelque chose d'encore plus intense. L'union de deux personnes pouvait être belle, romantique, douce, et je voulais pourtant que ce soit féroce, qu'il me fasse du mal. Comme je le méritais. Je lâchais toute la haine que j'avais pour moi dans des étreintes passionnées, et n'osais ouvrir les yeux de peur de réaliser ce que j'étais en train de faire. Tant que je fermais les yeux, rien de tout cela n'existait. Ce n'était qu'un rêve. Il parlait, mais je ne l'entendais pas, cela aurait pu être en chinois que cela m'aurait fait le même effet. La seule chose que je retenais, c'était que sa voix était sexy, terriblement sexy.

Quand sa main arriva au point fatidique, je laissais échapper un gémissement rauque. J'espérais sincèrement que personne ne nous entendait .. Et quand je pensais qu'Eliott était seulement quelques étages au dessus, bizarrement, cela m'excitait encore plus. Il enleva ma braguette, et je descendais mon pantalon automatiquement, enfonçant mes ongles dans son dos alors qu'il commençait à caresser la bosse formée sur mon caleçon. Encore une phrase que je n'écoutais pas, tellement ma respiration était forte, tellement la tension était forte, tellement j'étais .. dans un état second.

Je passais mes mains sur son visage, sur son torse, m'agrippant à son t-shirt et pressant mon corps contre le sien, du mieux que je pouvais. Je voulais plus, encore plus, et toujours les yeux fermés, je passais mes mains sous son haut pour apprécier de la paume de ma main les courbes de son torse musclé. J'avais l'impression de connaître ce corps par cœur, et en même temps, de le redécouvrir. S'il portait une chemise, j'aurais volontiers arraché les boutons mais comme je n'avais surement pas assez de force pour déchirer le tissu -quoi que on ne sait jamais-, j'enlevais son haut et commençais à embrasser son torse. Tout en descendant jusqu'à son bas ventre, à la limite de son jean.

Je m'agenouillais, enlevant de mes mains habiles le bouton et la fermeture de son pantalon et le descendant d'un coup. Devant ma figure, son sexe en érection sous son caleçon, que je caressais de ma main avant d'embrasser pour le faire languir. Je baladais ensuite mes doigts le long de l'élastique de son caleçon et le descendais lentement, tout en embrassant son bas ventre jusqu'à ce que le tissu atterrisse à ses pieds. J'ouvrais enfin les yeux, me retrouvant nez à nez avec le sexe tendu de Billie que je pris en bouche timidement d'abord, avant d'accélérer le mouvement jusqu'à m'étrangler pratiquement. Mon cœur battait à toute allure, ma respiration était forte, et je me retirais au moment où je sentis que Billie allait tout lâcher. Ce ne serait pas encore pour tout de suite.

Je me relevais finalement, à bout de souffle et l'embrassais à pleine bouche, lui mordant la lèvre à intermittence, laissant ma main jouer avec son sexe. J'étais tellement excité que j'avais l'impression que le mien allait exploser, et je n'attendais que le moment où il prendrait mon pénis en main après avoir enlevé mon caleçon largement déformé.

« Je t'aime .. » laissais-je échapper dans un soupir, sans m'en rendre compte.

« you had my heart inside your hand and you played it to the beat »

Putain de bordel de chiottes de merde. Même dans mes fantasmes les plus fous, cette situation n'était pas aussi excitante. Ce qui était en train de se produire ressemblait fortement ce que mon esprit obsédé et monomaniaque aurait pu inventer pour faire passer le temps pendant une longue soirée d'hiver, seul. Et pourtant, c'était dans la vraie vie - celle où l'on sent les odeurs les plus dégueulasses comme les plus envoûtantes - que cette situation s'installait. J'étais dans un putain d'ascenseur, bloqué entre deux étages, nu comme un ver, plus excité que n'importe qui de vivant au monde, en train de recevoir une gâterie de l'homme pour qui j'aurais tué père et mère sans problème. Le pied total.

Ezeckiel avait d'abord joué avec mes nerfs, me faisant languir en embrassant mon bas-ventre et en caressant du bout de ses doigts tout sauf mon sexe tendu. J'étais comme dans une léthargie délicieuse, et mon corps réclamait un contact prolongé avec Ezeckiel au plus vite. Et ce fut quand il me prit en bouche que mon corps cessa ses appels désespérés putain vas-y qu'on aille droit au but et que je poussai un gémissement heureux. Putain, j'avais presque oublié combien il était doué avec sa langue. Alors qu'il s'appliquait à faire augmenter mon excitation, dans un mouvement qui le sembla incontrôlé, je plaçai une main entre ses boucles brunes, et d'une légère pression involontaire, le forçait doucement à continuer sa fellation plus profondément. Je faillis ne plus pouvoir me contenir, mais il anticipa mon orgasme et remonta jusqu'à ma bouche, m'embrassant avec un désir renversant. Depuis nos premiers ébats, Ezeckiel savait quand est-ce que j'allais atteindre le point de non-retour, et s'appliquait toujours à s'arrêter avant, me rendant donc toujours fou. Et cette fois, c'était encore plus délicieuse.

Et puis, il a dit ces trois petits mots. Trois petits mots qui me laissèrent dubitatif. Il ne devait pas se rendre compte de ce que cela signifiait pour moi. Ou plutôt si. Vu le nombre de fois où je lui avais rabaché que c'était la chose la plus significative et importante à mes yeux. Et il a dit cette chose. J'ai senti mon coeur s'arrêter de battre comme lors d'une petite mort. Il m'aimait. Ses grands yeux clairs papillonnaient, me rendaient fou. Il m'aimai. J'étais tellement choqué que je savais pas quoi dire. J'aurais bien voulu lui répondre que je l'aimais aussi, mais je serai parti dans un monologue repoussant qui aurait mit fin à la beauté de cet instant. Alors, je lui répondis par un simple sourire, et l'attirai vers moi pour un énième baiser, encore plus sulfureux que le précédent. Il était à moi. Et pour parler crûment, j'allais lui prouver que j'étais le seul à pouvoir lui offrir un orgasme parfait.

Je lui ôtai son haut avec empressement, caressant du doigt chacune des parcelles de son corps, ma machine à fantasmes. Je passai lentement une main sous son caleçon, profitant de la chaleur de son corps nu contre le mien. Putain, que c'était bon de le sentir tendu sous mes doigts... J'abaissai doucement son caleçon, laissant son érection libre. Je ne pus m'empêcher de lécher dans un réflexe involontaire ma lèvre inférieure. Ezeckiel était vraiment le seul à me faire cet effet-là... Je laissai ma main prendre son pénis en main, et le masturbai d'abord lentement, avant d’accélérer la cadence. Je voulais lui montrer que je n'avais pas perdu la main. Lentement, je fis partir ma main de son sexe, et m'agenouillai. Il m'avait fait plaisir ? Soit. J'allai lui rendre la pareille avec toute ma dextérité.

D'abord, une simple masturbation pour ne pas perdre le rythme, alors que je dévorai du regard le corps sculptural d'Ezeckiel. Je le voulais tout entier. Je voulais caresser ses fesses, jouer avec le dessin de ses muscles abdominaux, faire monter la tension, mais j'étais bien plus pressé de lui faire atteindre un point de non retour. Au bout d'un bref instant, je me jetai à l'eau, et pris son sexe tendu dans la bouche. Je le sentais, si proche de moi que j'aurais été capable d'atteindre le septième ciel sans même un contact. Avec dextérité, je m'appliquai, alternant simplement caresse du bout de la langue et prise en bouche profonde, sentant parfois se tendre un peu plus. Que c'était jouissif...

Au bout d'un moment, je sentis dans mon bas-ventre une envie de plus. Je voulais qu'il aille droit au but et que nous passions vraiment aux choses sérieuses. C'était une envie bestiale, torride, résultat de mes désirs les plus profonds et intimes qui grondait dans mes gestes, alors que je me relevai et que mes mains se posèrent sur ses fesses musclées. Je les caressai doucement, reprenant un rythme cardiaque normal et laissai mon souffle glisser sur son cou. Je voulais plus. Toujours plus. Mes lèvres se posèrent sur ses lèvres alors que je le poussai contre une paroi de l'ascenseur, et nous nous sommes embrassés avec passion. J'étais dans un état second. Pour parler crûment, je le voulais, en moi, et je voulais sentir son sexe se tendre une dernière fois pour l'extase finale.

« you had my heart inside your hand and you played it to the beat »

Je n'avais plus conscience de ce qui sortait de ma bouche. Ainsi, lorsque j'avais dit ces mots, ces trois petits mots qui semblaient vouloir signifier plus que tout au monde, je restais quelques instants sans savoir quoi faire. Je ne m'en étais pas rendu compte sur le moment mais quelques minutes après, je ressassais les sentiments que j'avais éprouvé et qui m'avaient fait lui dire ça. Oui, je l'aimais. D'une passion violente et destructrice. Ce n'était pas le genre d'amour que j'éprouvais pour Eliott, c'était tellement plus. Je n'avais jamais autant pris mon pied qu'à cet instant ci, et pourtant, comme deux bêtes en chaleur lorsque nous étions ensemble, tous les endroits et les positions y passaient. Il ne me répondit rien, mais je sentis qu'il en pensait tout autant. Puisque je le comprenais, et qu'il me comprenait. Ce n'était comme ça avec aucun autre et je me réjouissais de la connexion qui existait entre cet homme, et moi. Et qui indubitablement, ne verrait jamais la lumière du jour.

Ce n'était pas parce que j'étais en train de me faire le gars le plus attirant qu'on puisse trouver sur cette planète Terre, dans l'ascenseur de mon immeuble et que je lui avais dit les trois mots fatidiques que cela effaçait tout ce qui s'était passé auparavant. Après cette petite aventure passagère, je comptais bien revenir à ma vie normale et ne plus jamais le revoir. Sauf de temps à autres, si j'en avais marre de me taper une créature avec deux lolos aussi gros que des gigots et sans queue et que je voulais sentir quelqu'un entrer en moi comme il le faisait si bien. Nous nous embrassions, de manière passionnée, et je mordais ses lèvres, caressait sa langue, tout en parcourant son corps de mes mains. J'attendais qu'il me rende la pareille, qu'il me fasse sentir qu'il m'aimait comme je l'avais fait, qu'il me fasse jouir dans sa bouche et qu'il avale tout.

Il m'enleva mon haut rapidement et caressa mes muscles tendus par l'excitation. Je ressentais des milliers de sensations dans mon corps que je pensais perdues à tout jamais. Il avait réussi à me ranimer en deux secondes, et jamais, jamais je ne m'étais senti aussi bouillant qu'à cet instant. Il passa sa main dans mon caleçon et je jurais que mon sexe se tendit comme il ne l'avait jamais fait. J'avais l'impression d'avoir un pénis énorme, rien que par l'action des doigts de fée de Billie, et de n'avoir jamais eu d'érection aussi forte que celle-ci. De sa main, il effectua des va et vient et de ma bouche s'échappaient des soupirs et des gémissements. Mon corps était littéralement en feu, et j'avais besoin de plus, encore. Je voulais qu'on arrête d'être timide et de se tourner autour de manière chaste (c'était peu dire …) et d'aller aux choses sérieuses.

Il s'agenouilla. Je voulais me sentir en lui, d'une façon ou d'une autre, et comme s'il avait lu dans mes pensées, il satisfaisait mes exigences. Comme s'il anticipait chacune de mes pensées, il alternait les petits coups de langues, les baisers, et les prises en bouche que j'accompagnai de mouvements de rein. Je voulais me sentir profondément en lui et comme il avait fait tout à l'heure en prenant le derrière de ma tête, je passais ma main dans sa chevelure bouclée et appuyais pour rentrer mon pénis au plus profond de sa bouche, jusque dans sa gorge. Je ne voulais pas qu'il s'étrangle quand même alors je ne restais pas dans cette position bien longtemps. Il s'arrêta bientôt et se releva pour m'embrasser et me caresser le postérieur, ce à quoi je répondais par de longs soupirs d'extase.

Je savais ce dont il avait envie, tout en lui le criait. Il m'avait poussé contre la paroi de l'ascenseur et je caressais son sexe avec douceur tout en l'embrassant avec passion, avant de me reculer et de le retourner violemment pour que son visage s'écrase contre la paroi. Je n'étais pas tendre, mais je n'en avais pas envie, je voulais tirer mon coup et l'oublier. Ce « je t'aime » n'était qu'un petit égarement et je voulais le lui faire sentir, tout comme je voulais lui faire comprendre combien il m'excitait. Mais la largeur de mon sexe le disait déjà assez bien pour ça. Je posais mes mains sur ses épaules et approchais mon pénis de ses fesses doucement.

Je n'avais pas de lubrifiant pour faciliter cette entrée, il allait devoir prendre sur lui la douleur qui allait arriver. Mais cela ne le dérangeait pas, sans pour autant être masochiste, il aimait cette petite douleur que l'on ressentait lors des rapports sexuels. Sans le prévenir, je m'enfonçais en lui profondément, et commençais mes va et viens sans m'occuper du son qui sortait de sa bouche. J'aimais contrôler la situation, prendre la position du dominant dans cette affaire, et c'était exactement ce que je faisais à cet instant-ci.

Je continuais à donner des coups de reins puissants en enfonçant mes ongles dans le dos de Billie. Dieu ce que c'était bon. Tout mon corps était brûlant et frémissais, le plaisir était intense et au bout d'un moment, je la sentais venir. L'extase. L'orgasme suprême. Alors que je me déversais en lui tout en lâchant un râle sensuel, l'ascenseur se mit à bouger et à monter.

« you had my heart inside your hand and you played it to the beat »

Ezeckiel avait dans le regard cette lueur perverse qui arrivait à me faire peur tout en m'excitant terriblement. Il savait comment j'aimais faire l'amour - de manière brute, viril, comme il savait si bien le faire, et je savais avant même qu'il n'esquisse un mouvement que j'allais le recevoir sans ménagement. Son corps était chaud, presque bouillant, et on pouvait sentir dans l'air l'odeur de la tension sexuelle, qui était particulièrement excitante. A cet instant, alors que nous nous embrassions avec fureur, je priai pour que la prochaine personne qui se trouverait dans l'ascenseur ne soit pas la petite vieille du cinquième. Et pourtant, la vision de cette vieillarde n'atténua en rien mon excitation. Rien ni personne ne pouvait me détacher de mon but : donner un orgasme puissant et ravageur à Ezeckiel.

Il me plaqua contre une paroi de l'ascenseur - je gémissais. Il savait que j'aimais me sentir dominé, et là, il me dominait parfaitement. Son souffle rauque m'arrachait presque un râle d'excitation - je voulais qu'il ne s'arrête jamais, et qu'on continue à se faire l'amour jusqu'à la mort. Ses mains chaudes et moites se posèrent sur mes épaules et je ne pu retenir un gloussement, mi-effrayé, mi-mort d'attendre ce moment. Je sentis le bout de son sexe se poster à l'entrée de mon fondement. Il allait me pénétrer à sec, sans préparation, bestialement, sans émotions. Je fermai les yeux. Il poussa son sexe à l'intérieur de moi et je ravalai un gémissement qui aurait alerter tout l'immeuble. Ca me faisait mal. Non. C'était de la douleur, mêlée à un plaisir immense. La douleur n'était qu'un simple diviseur de temps jusqu'à l'orgasme. J'ai honte de le dire, mais oui, bordel, j'aimais quand c'était douloureux.

Ezeckiel s'assura que son pénis était entré en entier - sans réellement prendre le temps de voir si je m’accommodais de cette pénétration douloureuse - avant de commencer ses coups de rein puissants. A chacun de ces coups, j'avais l'impression que j'allais avoir un orgasme. Je ne sais même plus si je gémissais, si je glapissais ou si j'étais déjà au septième ciel et que tout ce qu'il me faisait était une bénédiction divine. Et au bout d'un moment, il s'arrêta en plein de l'un de ses mouvements qui m'arracha un râle et je sentis son sexe se tendre une dernière fois. Il était en train de l'avoir, son orgasme, et ma respiration se coupa alors qu'il éjaculait en moi. Merde. Les préservatifs. Dans ma poche gauche de mon jean. Merde, merde, merde. Je n'avais plus qu'à prier que ça n'allait pas m'apporter une jolie IST comme en fait plus.

Et puis, j'entendis le grondement sourd, caractéristique d'un ascenseur qui se remet en marche.

« Non! J'ai pas encore pris mon pied total, moi, monsieur Sayers ! » lançai-je en le faisant se retirer de moi avec empressement.

Mon érection en était même devenue douloureuse, et je n'avais plus qu'une envie, me soulager. Peu importait si l'ascenseur s'était débloqué, je voulais que ce moment ne s'arrête jamais. Précipitamment, je me dirigeai - toujours nu et dans un état d'excitation incontrôlable - vers les boutons d'appel. Par expérience, je savais que ce foutu - mais béni dans mon cas - ascenseur était assez antique pour ne pas supporter beaucoup de requêtes à la fois. C'était donc pourquoi je commençais à triturer les boutons, appuyant maladroitement à la fois sur le huitième et le rez-de-chaussée. L'ascenseur s'arrêta brutalement, et l'écran buggait totalement. Je soupirai, heureux d'avoir réussi mon coup. Et je plantai mes yeux dans ceux d'Ezeckiel.

Je savais pertinemment que le coup de l'ascenseur qui se remettait en route avait dû rompre la magie du moment, et pourtant, je ne voulais y croire. Je ne voulais pas le quitter - d'abord parce que je n'avais pas eu ma part du gâteau, et que passer du temps avec Ezeckiel me rendait vivant. Terriblement vivant. Et ces trois mots qu'il m'avait dit, peut-être qu'il ne les pensait pas, mais ça signifiait vraiment quelque chose pour moi. Vraiment quelque chose. Il ne pouvait pas l'ignorer, ou bien il était vraiment con. Ca ne pouvait pas être des paroles en l'air, pas après ça. Je me dirigeai vers lui lentement. Mon coeur battait la chamade et je me sentais stupide, stupide de m'être ainsi offert à lui. J'étais venu lui rendre une chemise, pas me faire briser le coeur à nouveau.

« Est-ce que je peux avoir ma part, maintenant ? » lançai-je séchement.

Je lui parlai ainsi parce que j'avais mal, terriblement mal, et pas qu'à l'arrière-train. Si il voulait juste tirer son coup, qu'il me le dise, que je ne me fasse pas de fausses idées et que je continue de courir après une illusion. Je lui lançais un regard, le même regard que je lui avais lancé bien avant que nous commencions nos ébats.

« you had my heart inside your hand and you played it to the beat »

Le bruit de l'ascenseur qui se remettait en marche fut pour moi un rappel à l'ordre. Mais qu'est-ce que je foutais bon dieu ? Nu avec un autre gars dans un ascenseur en train de pratiquement le violer sauvagement ? Est-ce que c'était moi, Ezeckiel, le bon gars fiancé ? Non. Il me parla mais je ne l'écoutais pas vraiment, comme à chaque fois. Je me demandais juste comment j'allais pouvoir me sortir de cette situation intenable. Franchement, mais qu'est-ce que j'étais stupide ! J'avais pris mon pied comme jamais, c'était sûr, mais cela n'en valait pas la peine. Si ? Non. J'avais abandonné la vie pour laquelle j'avais tout sacrifié pour quelques minutes de jouissance dans une cabine d'ascenseur. Quel idiot. Et pourtant je ne bougeais pas, je ne le pouvais pas. La vue de son corps m'excitait encore terriblement et malgré moi, l'érection reprit.

Il se dirigea vers les boutons pour essayer d'arrêter l'ascenseur tandis que je descendais la main vers mon pénis pour me masturber machinalement en observant son corps d'Apollon. Même dans son état d'excitation ridicule, il était terriblement attirant. Alors qu'il appuyait un peu partout pour arrêter l'appareil, je fermais les yeux et m'imaginais encore une fois en lui, tout en accélérant le mouvement avec ma main. Au moment où je rouvrais les yeux, mon regard croisa celui de Billie et je savais pertinemment ce qu'il voulait. Lui aussi, il voulait avoir accès à ce plaisir ultime, cette jouissance, cet orgasme puissant qu'il attendait depuis maintenant plusieurs dizaines de minutes. Je m'amusais à imaginer les gens qui s'énervaient sur le bouton de l'ascenseur, entendant des bruits suspects dans le conduit, et qui prenaient finalement l'escalier sans trop se poser de questions. Je m'amusais en imaginant la prochaine personne qui prendrait la cabine et qui remarquerait l'odeur encore chaude d'ébats bestiaux.

Je ne savais pas ce que Billie pensait. Je ne savais pas ce qu'il voulait. Mais je savais ce qu'il n'aurait jamais : moi. Non, je n'allai pas lui laisser ce plaisir, celui de m'avoir encore une fois, c'était moi qui le possédait et rien d'autre. Jamais il ne pourrait avoir le plaisir de posséder quelqu'un d'aussi précieux que moi, et je n'allai pas lui en laisser l'occasion. Ma main continuait ses va et vient sur mon sexe et l'excitation montait alors que lui attendait toujours que je le satisfasse. Il me lança une phrase empreinte d'agressivité et je le regardais avec un sourire avant de m'approcher. Je l'embrassais pendant quelques secondes et appuyais sur ses épaules pour qu'il se mette à genoux. Il était à moi, rien qu'à moi, et je voulais lui faire sentir. Il devait m'obéir et rien d'autre, et il devait souffrir, encore, encore plus.

Au final, ce n'était pas lui qui me punissait mais moi, et je m'amusais de cette situation. J'avais tous les torts et pourtant, il se laissait faire comme si il avait quelque chose à se reprocher. C'en était jouissif. Une fois qu'il fut à genoux, je forçais le passage de mon pénis vers sa bouche et rentrais dans cet espace humide et chaud jusqu'où je pouvais me le permettre, avant de donner des coups de reins puissants sans m'occuper de s'il était d'accord avec ça, ou pas. Il n'oserait pas me faire de mal, je le savais. Il était bien trop doux. Je continuais pendant un temps indéfini avant de sentir encore une fois l'orgasme m'atteindre. Et dans un râle de plaisir, je me déversais dans sa bouche, l'obligeant à avaler. Je me retirais enfin, essoufflé, à bout de forces, et cherchais mes habits sur le sol.

Lui, était toujours au comble de l'excitation, le pénis plus tendu que jamais après tout ce que je lui avais fait éprouver, mais je ne souhaitais pas lui donner ce qu'il avait envie. Je ne voulais pas lui donner ce plaisir. S'il voulait se soulager, il le ferait tout seul et certainement pas en moi. Je ramassais mon caleçon et l'enfilais rapidement, avant de mettre mon pantalon et finalement mon haut, comme si rien de tout ça ne s'était passé. Je ne le regardais plus, il n'était plus là pour moi. J'avais fini mon affaire et c'était tout, il ne fallait pas qu'il s'attende à bien plus que ça. J'avais dit des choses que je regrettais à présent mais cela ne changeait rien, j'étais toujours fiancé à Eliott et je ne la quitterais pas. Je l'avais peut-être trompé, pour la première fois, mais dans mon esprit, c'était comme si je n'avais rien fait.

Sans me soucier de Billie ou de l'état dans lequel il était, je triturais moi même les boutons de l'ascenseur afin qu'il se remette en route et bientôt, un bruit métallique me satisfit. L'ascenseur monta et j'attendais devant les portes, jusqu'à ce qu'elle arrive à mon étage et que je puisse enfin sortir. Les portes s'ouvrirent et sans poser le regard sur Billie, je me dirigeais vers le palier et rentrais chez moi.

Cette aventure s'effaça dans ma mémoire aussi rapidement qu'elle était arrivée.

« you had my heart inside your hand and you played it to the beat »

Ca ne pouvait pas se passer comme ça, non. Il n'avait pas le droit, c'était à mon tour de jouir, de le sentir autour de mon sexe et de l'aimer avec brutalité. Il ne pouvait pas décider de ce que j'allais faire. Je n'étais pas son pantin. Il ne pouvait pas me manipuler à sa guise, le temps d'un orgasme. Et pourtant, j'acceptais cette situation avec résignation - c'était déjà mieux de rien obtenir mais de lui donner plutôt qu'être loin de lui encore une seconde de plus - lorsqu'il me força à se baisser devant son sexe, encore fièrement tendu. J'en avais les larmes aux yeux. Parce qu'avant même que toute action sexuelle ne se produise, je savais que je ne l'aurais jamais plus. Que je ne lui servais à rien. Qu'il m'oublierait si tôt le seuil de l'ascenseur franchi, et qu'il retournait à sa petite vie de star montante de la chanson sans même se souvenir qu'un jour, j'étais là, tout offert à lui. Il allait me briser le coeur, encore une fois, mais au final, j'avais pris l'habitude. Notre relation n'était qu'un jeu dont je ne connaissais même pas les règles, et où Ezeckiel gagnait à coup sûr. Mon coeur se serra dans ma poitrine. Il allait me briser le coeur. Il allait me briser le coeur, et j'allais être de nouveau inconsolable.

Et malgré le fait que je savais tout cela, je me laissais faire. Après tout, je n'étais qu'un pantin, qu'il pouvait se taper quand sa future épouse ne l'excitait plus assez, et je n'avais qu'à me réjouir que cet homme parfait veuille quelque chose de moi, le sans-talent, le banal, le boy-next-door, non ? Je laissai son sexe entrer dans ma bouche, qui s'enfonça profondément dans ma gorge. Je ne ressentais plus rien. J'étais déjà détruit. Je le laissai commencer ses va-et-viens dans ma gorge, ne prenant même plus la peine d'esquisser un mouvement. Il était maître. J'étais dominé. Il faisait ce qu'il voulait, j'acceptais cela. Parce que je l'aimais plus que tout. Parce que j'espérais que si j’obéissais comme un chien fidèle, il me choisirait moi plutôt qu'Eliott. Parce que j'étais désespéré, et que je voulais qu'il m'aime.

Je le laissai éjaculer dans ma bouche - avais-je seulement le choix ? - et avalai le tout, machinalement, n'osant même pas regarder Ezeckiel. Je ne le méritai pas. Je ne méritai rien. Il se retira, comme si je n'étais qu'une pute qu'il allait payer pour un orgasme. Comme d'habitude. Il se rhabilla, sans un regard pour moi. Bizarrement, mon sexe était encore tendu, mais je m'en fichais. Et il s'en fichait. Un pantin. C'était vraiment ce que j'étais ? Je me relevai, les larmes aux yeux. Je l'aimais, putain. Je l'aimais. Il me faisait du mal, il me brisait le coeur, il me faisait comprendre que je n'étais rien qu'une marionnette pour lui, et pourtant, je l'aimais. J'en étais fou à lier. Je me rhabillais également, essayant de faire bonne figure et de ne pas pleurer. Il bidouilla les nombreux boutons de l'ascenseur, qui repartit dans un grondement furieux, pendant que je passai mon débardeur, dos à lui. Je ne le regardais pas. Parce que si je le regardais, j'allais chialer comme un gosse, et que je ne voulais pas lui montrer l'emprise qu'il avait sur moi.

Ezeckiel franchit le seuil de l'ascenseur sans un seul regard pour moi. Les portes se fermèrent lentement. Je me retournai vers lui, espérant voir un sourire sur ses lèvres, un simple geste, mais bientôt, son corps ne forma plus qu'un mince point dans le couloir qu'il empruntait pour retourner à son appartement. Et ce ne fut que lorsque l'ascenseur repartit au premier étage que je me laissai aller à une crise de larmes incontrôlable. Il ne me choisirait jamais moi. Il choisira toujours Eliott. Parce que c'est une fille. Parce qu'elle est belle. Parce qu'il l'aime. Quelque part, à l'intérieur de moi, quelque chose est brisé. Mais je continuerai d'y croire. Parce qu'il m'a dit qu'il m'aimait.

TOPIC TERMINE.