Excusez-moi mademoiselle, je suis votre nouveau voisin de palier. Je viens tout juste d'arriver et ma douche n'est pas installée alors.. Je suis désolé de vous demander ça, mais je peux utiliser la votre? J'arquai un sourcil. Ses yeux descendirent sur ma poitrine couverte d'une simple chemise blanche transparente. Je croisai les bras dessus, et son regard remonta pour se planter dans le mien. Désolé je, eumh.. Je dois sûrement vous déranger. Une voix d'homme s'éleva du salon, bien que le nom de son propriétaire ne me revienne pas en tête. Qui est-ce? Je soupirai et tournai la tête vers ce partenaire d'un soir parmi tant d'autre, la secouant pour lui signaler que tout aller bien. Puis, de nouveau, mes yeux se posèrent sur cet autre homme. Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit -je vis qu'il allait parler lorsqu'il ouvrit la bouche- je pris la parole : Entre, je vais te montrer où est la salle de bains. Un sourire gêné aux lèvres, il me suivit à l'intérieur de l'appartement et je le conduisis jusqu'à la douche. Sans prendre la peine de lui expliquer comment telle ou telle chose fonctionnait, je le laissai seul, retournant dans le salon. A peine eus-je mit un pied dans la pièce que le second homme vint me trouver, me prenant par la taille. Je saisis alors ses vêtements sur le canapé, lui collai sur la poitrine et le mit dehors, sans états d'âmes. Puis, en silence, j'attendis que mon nouveau voisin sorte, assise sur le dossier du sofa, couverte de la même chemise et d'une petite culotte. Il ne sortit qu'au bout d'un quart heure et, durant ce laps de temps, Moustache avait trouvé refuge sur mes genoux. Quand il sortit de la salle de bains, il avait encore les cheveux mouillés. Il s'avança vers moi, la chemise dégoulinante, et me dit alors : Je suis désolé, vous étiez sûrement avec votre petit ami. Je le regardai alors amusé, respirant à plein nez l'odeur de son parfum. Je détaillai ses traits. Ils étaient fins, doux. C'était le genre d'homme qui inspirait confiance, à qui on voudrait se confier. Ces types avec lesquels on ne sort pas, mais on se marie. Du moins, c'est ce que son physique laissait à penser. Je ris. C'était pas mon petit ami. Il paru surpris. Oh, vous étiez juste entrain de..? J'hochai la tête, amusée. On était sur le point de coucher ensemble avant que je le renvois chez lui, oui. D'un seul coup, je vis son visage rougir. Il était charmant. Craquant, même. Je me mordis la lèvre inférieure. Dans ce cas, je vais vous laisser. Merci encore, pour la douche. Alors qu'il s'avançait vers la porte, serviette autour du coup, je l'attrapai par le bras. Attends, pars pas comme ça. Tu veux un café? Je marquai une légère pause, ayant une idée derrière la tête -soit celle de le mettre dans mon lit-, avant d'ajouter : Oh, et arrête de me vouvoyer, j'ai que vingt-trois ans. Il sourit avant d'accepter ma proposition. Je le conduisit alors à la cuisine, alluma la cafetière au passage et, attendant qu'elle s’amorce, je pris place sur le plan de travail. Je m'appelle Lou. C'était la première fois que je me montrais aussi sympa avec quelqu'un. J'avais pour habitude de passer pour la fille froide et distante, hormis dans un lit. Paul. J'hochai la tête, ne cherchant pas à en savoir plus. Quand le café fut coulé, je pris la tasse entre mes mains et la lui tendit, sans bouger de ma place dans le but de le faire avancer vers moi. Une fois qu'il se trouvait à mon niveau, j'effleurai de ma main son bras, puis sa jambe. Mes yeux dans les siens, je remontai jusque sa taille. Et, tout naturellement, mes lèvres se posèrent sur les siennes. Sous l'effet de la surprise, Paul lâcha la tasse qu'il tenait et cette dernière vint s'écraser sur le sol alors que j'enroulai mes jambes autour de lui. J'ai eu ce que je voulais : nous avons couché ensemble. Cependant, deux semaines ont passé et nous nous sommes revus, que ce soit dans les couloirs ou chez l'un ou l'autre. On a remit le couvert, aussi. Mais, au fur et à mesure, ses gestes se faisaient plus doux, plus 'en couple'. Les miens aussi, d'ailleurs. C'était comme si ça s'installait tout seul, petit à petit. Au lieu de s'en aller après nos parties de jambes en l'air, il restait dormir et prenait même depuis quelques jours son petit-déjeuner chez moi. Et ça, ça me fait peur. Pour la simple et bonne raison que j'ai peur de l'abandon. J'ai besoin que lui me le dise. Que ces mots sortent de sa bouche. Qu'il m'avoue avoir besoin de moi.