La journée avait été longue pour Wendy qui venait d’enchaîner une matinée à la galerie de son frère et une après-midi en cours. Il y avait tout un tas de paperasse à signer, à renvoyer – et ce n’était sûrement pas Jake qui allait faire ça. De plus, l’étudiante avait du envoyer des invitations dans tout San Francisco pour prévenir d’une nouvelle exposition et, donc, d’un vernissage en présence de nombreux autres photographes, journalistes, mais également clients fidèles, etc. Tout ce que voulait à présent la demoiselle était de rentrer à l’appartement, de prendre un long bain et de se coucher dans des draps propres. Wendy se demandait bien comment pouvaient tenir des grands hommes d’affaires, des avocates, des médecins qui étaient en stress permanent – alors qu’elle était simplement fatiguée par une journée on ne peut plus normale. Elle appuya sur le bouton pour appeler l’ascenseur et attendit une demi-minute avant que les portes ne s’ouvrent et ne l’emportent au douzième étage avec une lenteur exagérée.

Lorsque la jolie blonde poussa la porte de son appartement elle découvrit Euphrasie, sa colocataire, assise sur le canapé et changeant de chaîne toutes les secondes. La voyant s’ennuyer comme ça donna une idée à Wendy qui s’assit à côté d’elle et embrassa sa joue. « Salut Evy. », dit-elle simplement en lui souriant. « Tu as passé une bonne journée ? » Wendy se leva puis posa son sac bleu marine dans le dressing près de la porte d’entrée – enfilant par la même occasion une paire d’espadrilles beiges confortables – et garda son téléphone portable qu’elle posa sur la table basse de leur salon tandis qu’elle se dirigeait vers leur DVDthèque et en sortait une pochette rouge et blanche. Son film favori de tous les temps. « Une pizza et le Diable s’habille en Prada, ça te vas ? » questionna-t-elle avec un grand sourire alors qu’elle empoignait déjà le téléphone pour commander à manger.

Alors qu'Evy s'était levée du pied droit ce matin, tout à fait d'attaque pour une énième journée remplie de rendez-vous et de cafés, parfois accordée de quelques cigarettes et de cerises (c'est la saison des cerises, oui), une fois quatre heures de l'après-midi sonnées, son entrain et sa bonne humeur retombèrent très rapidement à un noble zéro pointé.
Dès sept heures du matin, elle s'était levée avec le sourire, prenant bien garde de ne pas réveiller sa chère colocataire, Wendy, bien qu'ignorant si elle était déjà partie ou non. Après une bonne douche fraîche avec son nouveau gel douche à la grenade, un bon café et quelques céréales, elle partit directement au travail, en oubliant son téléphone portable ainsi que certains de ses dossiers, objets pour lesquels elle dut directement revenir à la maison après être arrivée dans les locaux de son agence et s'être rendu compte de la bourde qu'elle avait fait. Ces deux problèmes en travers de son chemin, ajoutés à des désistements de rendez-vous ainsi qu'à un chocolat chaud renversé sur un tapis et à un client insatisfait ne parvinrent pourtant pas à pousser Evy à bout dès le petit matin. Elle continua sa journée comme si de rien n'était, toujours d'aussi bonne humeur, cumulant les mauvaises surprises et divers autres problèmes.
Seulement, à partir de seize heures, il lui était tout simplement plus possible de mettre tous ces petits évènements sur le compte du karma: elle n'avait pas fait tant de choses si mauvaises dans sa vie ces derniers temps, si? De toute la journée elle n'eut pas de réponse mais la continuité des mauvaises surprises lui permit de trouver sa propre réponse: oui, elle devait avoir été vraiment méchante. Everleigh quitta donc son travail à dix-sept heures, quasi-désespérée, attendant un signe de la part du ciel pour qu'il vienne juste la sauver. Elle s'arrêta à un Starbucks le temps de demander un smoothie orange-mangue, et rentra chez elle à pied, admirant la ville dans laquelle elle habitait et surveillant de près son verre de plastique rempli à ras bord ainsi que le sol sur lequel elle marchait, histoire de ne pas faire une mauvaise rencontre avec certaines substances non-désirées.

Une fois -enfin- rentrée chez elle, Evy n'en fit ni une, ni deux, elle se débarrassa de toutes ses affaires, posant ses dossiers pour le lendemain sur son bureau et jetant son sac sur son lit, ainsi que son téléphone qu'elle ne pouvait décidément plus encadrer en peinture ce soir là. Evy se laissa lassement tomber dans le canapé, alluma la télé d'un coup de télécommande et, l'espace d'une seconde et remarquant qu'elle avait faim, elle se demanda si c'était ou non raisonnable de prendre un pot de glace et de l'entamer là tout de suite. Elle pensa alors à tous les fruits rangés dans la panière, et son choix mental allait s'arrêter à quelques cerises (encore, oui, elle les adorait) quand elle entendit la porte de l'appartement s'ouvrir, annonçant l'arrivée de sa colocataire, Wendy. Elle l'entendit s'occuper de ses affaires, ranger son sac, déposer sa veste, et soudain elle put enfin la voir entrer dans le salon.
Et si la journée d'Evy avait été des plus fatigantes, son visage rayonnant pourtant à la vue de son amie, comme si elle l'avait quittée pendant des mois et ne la revoyait qu'aujourd'hui. Le retour à la civilisation après une pire journée d'une vie, sûrement. Alors que Wendy déposa un rapide bisou sur la joue d'Evy, qu'elle lui rendit, cette dernière continua à zapper à une vitesse folle, cherchant désespérément un programme un tant soit peu intéressant à ses yeux.
Lassant tomber, elle se leva et lâcha mollement « ç'a été la pire journée de ma vie je crois, Wen. J'aurais dû rester au lit ce matin. En plus, rien à la télé! ». Elle accompagna d'un soupir sa réplique mais tout son sourire lui revint lorsque son amie lui proposa une petite soirée entre amies, pizza et bon vieux film qu'elles adoraient toutes deux, un petit rituel sacré en fin de compte. Everleigh se rassit, tapotant la place à côté d'elle avec un sourire rayonnant, invitant Wendy à s'asseoir aussi, dans leur superbe petit canapé en cuir. « Et comment qu'on va se les faire ce film et cette pizza, ma poule! Avec poivrons et chorizo pour moi, mais ça tu le sais bien! Allez, viens par là et racontes moi ta journée, je parie que ça ne peut pas être pire que moi, quoi qu'on sait jamais à quoi s'attendre avec toi! »



✗ HJ: c'est parfait, juste parfait et juste pour la longueur de mes posts c'est juste trop aléatoire, fais pas gaffe

Spoiler:

« Ç'a été la pire journée de ma vie je crois, Wen. J'aurais dû rester au lit ce matin. En plus, rien à la télé! » soupira sa colocataire. Heureusement, Wendy savait comment soigner les petits coup de blues des journées bien remplies : de la nourriture et des comédies à volonté pendant toute la soirée. Dès qu’elle eut énoncé sa proposition, Evy retrouva le sourire et lui indiqua de s’asseoir sur le canapé à côté d’elle ; ce qu’elle fit. « Et comment qu'on va se les faire ce film et cette pizza, ma poule! Avec poivrons et chorizo pour moi, mais ça tu le sais bien! Allez, viens par là et racontes moi ta journée, je parie que ça ne peut pas être pire que moi, quoi qu'on sait jamais à quoi s'attendre avec toi! » Wendy saisit son téléphone posé sur la table basse de leur salon et composa le numéro de la pizzeria la plus proche. Lorsqu’elle eut un interlocuteur en ligne, elle commanda une pizza toute garnie pour son amie, et une hawaïenne – la jeune femme demandait habituellement une simple pizza reine, mais aujourd’hui elle avait envie de changement – pour elle-même. Elle finit par indiquer leur adresse, raccrocha et regroupa ses jambes sous son corps. « J’ai passé la matinée à courir dans tout San Francisco pour distribuer des invitations au prochain vernissage de la galerie et à chercher des journalistes pour nous faire une petite publicité. D’ailleurs, j’en ai gardé une pour toi. » Sur ces mots, l’étudiante lui tendit une simple enveloppe blanche où le nom de sa colocataire apparaissait dans une jolie calligraphie. La jeune femme aurait aussi bien pu envoyer toutes ces invitations par la poste, mais cela permettait à Jake et elle de faire quelques économies – et de toute manière, cela ne dérangeait en aucun point Wendy de le faire. « Je me suis retenue de passer une seconde fois au Starbucks de la neuvième, j’étais tellement fatiguée qu’un seul café n’a pas suffi à me remettre. » Wendy adorait passer chez Starbucks – leurs cafés, leurs thés, leurs smoothies et leurs petites viennoiseries étaient tout simplement excellentes. Elle n’était pas le genre de fille à faire attention à sa ligne – elle ne grossissait presque jamais, voilà tout – mais elle faisait du sport aussi souvent qu’elle le pouvait : équitation lorsqu’elle rentrait en Arizona, tennis les week-ends, abdos tous les soirs, natation en été… « Et j’ai passé l’après-midi à l’université – des cours de stylisme et une analyse super intéressante sur des séries mode. Tu vois, il demandait qu’elle était l’idée de base de la série et quel message veut-elle faire passer s'il y en a un, pourquoi celle-ci est plus jolie à regarder que celle-là... » Personne ne pouvait autant aimer les études de mode que Wendy – elle était fascinée par chacun des cours auquel elle assistait et se surprenait même à être déçue de l’absence d’un professeur. « Et toi? Racontes-moi tout! » conclut-elle avec un immense sourire.

Alors que Wendy, armée d'un très joli sourire dévoilant ses dents blanches parfaitement alignées, téléphonait à la pizzeria du coin -si Euphrasie avait fait attention, elle aurait remarqué que son amie choisissait une pizza différente, mais Evy était trop occupée à continuer son zappage mortel à la télé. Ce devait être la troisième fois qu'elle repassait sur la même chaîne mais son entêtement était tel qu'elle aurait continué pendant des heures si sa chère colocataire ne l'avait pas interrompue en lui arrachant la télécommande des mains après avoir terminé sa commande « Hééé! J'avais presque fini, en plus je suis sûre que la pub est terminée sur la douzième, et il y'a How I Met Your Mother! » s'ecria Evy, tout à fait contrariée de ne plus pouvoir trouver le programme. Elle continua, faisant son regard de chat-botté à Wendy (oui oui, comme celui dans Shrek) « oh, Wen, on peut regarder ça jusqu'à ce que les pizzas arrivent? ça prendra pas longtemps avant qu'elles soient livrées puis c'est plus cool de regarder le film en mangeant non? steuplaiiit Wendy? » Evy n'eut pas le temps de terminer sa complainte puisque Wendy se mit à lui raconter sa journée, lui répondant. Lorsqu'elle lui tendit une enveloppe, le coeur d'Evy s'emballa: elle adorait les invitations, surtout celles comme celle que Wendy lui tendait, elles la faisaient penser aux beaux et grands mariages comme ceux qu'elle ne connaîtrait jamais; il fallait bien rêver. « Han, merci t'es trop chou, je viendrai c'est promis. » Wendy continua de lui raconter sa journée, et Evy l'imagina très bien courir dans San Francisco, se privant même d'un café sur la neuvième pour enfin revenir chez elles, se vautrer sur leur canapé pour enfin se regarder un bon film avec des bonnes pizzas. Elle l'imagina aussi tout à fait émerveillée devant ses cours de mode et Evy se sentit heureuse pour son amie car jamais elle n'avait connu ce sentiment d'émerveillement lorsqu'elle allait à l'université elle, en attendant, allez vous émerveiller sur le cours de la bourse vous -remarquez, Evy était pourtant persuadée que des milliers de personnes s'émerveillaient devant le cours de la bourse chaque année; il faut de tout pour faire un monde après tout. Elle raconta ensuite sa journée, une fois que son amie eut fini, se prenant dans ses souvenirs tout récents et revivant sa journée une fois encore, comme elle en avait l'habitude, « alors du coup, c'est laquelle la meilleure série de mode, dis-moi? parce que ça m'a l'air tout à fait intéressant tout ça! sinon moi et bien, journée crevante mais moi au moins je me suis pas privée de café ahah! au moins.. cinq dans la journée, c'est mieux qu'avant, et un smoothie. j'ai jonglé entre les dossiers et j'ai eu deux rendez-vous, et faut que je te raconte! je crois vraiment que le deuxième client que j'ai vu était tout à fait cinglé -ou alors juste à moitié- parce que quand je lui ai demandé comment ça allait, si il avait passé une bonne journée, il m'a répondu que "non les grenouilles n'étaient pas encore sorties des champs et qu'il avait oublié de ranger son dentier avant de venir". vraiment bizarre, je te jure. donc, je lui ai dit de revenir plus tard, de voir ça avec Margie, ma secrétaire, et de me renvoyer une lettre dès que possible. un brin flippant, je te jure mais bon, les risques du métier ahah! » Evy posa son invitation sur la commode et alors que Wendy paraissait pensive, elle lui donna un coup de coussin sur l'épaule, « alors! HIMYM ou pas HIMYM, petit chimpanzé? » la questionna Evy avait un grand sourire, préparant dans son dos son coussin si jamais la réponse allait être négative -mieux vaut prévenir que guérir après tout.



✗ HJ : j'avais pas vu ta réponse, je suis désolée du retard

Spoiler:

Lorsqu’elle eut fini de passer sa commande de pizzas, Wendy arracha la télécommande des mains de sa colocataire d’un air accusateur. « Stop ! On arrête de zapper. » Zapper était devenue une réelle habitude le soir – autant pour Euphrasie que pour Wendy – et cela commençait à devenir chiant qu’il n’y ait jamais rien à la télé. Des émissions bidons pour gagner de l’argent en se tournant les pouces – oh mon dieu, j’ai répondu à la question je gagne combien ? – de la téléréalité dont Wendy a horreur ou bien des feuilletons à l’eau de rose que seuls les personnes âgées ont pris l’habitude de suivre chaque soir en buvant leur soupe, hiver comme été. « Hééé! J'avais presque fini, en plus je suis sûre que la pub est terminée sur la douzième, et il y'a How I Met Your Mother! » s’exclama Evy avec son air de chien battu dont elle seule avait le secret. Wendy détestait ce regard, pour une simple et bonne raison – et son amie le savait bien : elle ne pouvait rien lui refuser lorsqu’elle lui lançait ce regard. Voir des gens tristes n’était pas une chose que la jeune femme pouvait supporter. Elle essayait toujours de rendre les personnes heureuses qui l’entouraient, peu importe la façon dont elle s’y prenait. « Oh, Wen, on peut regarder ça jusqu'à ce que les pizzas arrivent? Ça prendra pas longtemps avant qu'elles soient livrées puis c'est plus cool de regarder le film en mangeant non? Steuplaiiit Wendy? » La grande blonde soupira un petit d’accord et rendit la télécommande à sa colocataire jusqu’à ce que le livreur vienne sonner à leur porte. Étant donné que l’épisode d’How I Met Your Mother était déjà bien avancé, Evy aurait la chance de pouvoir le regarder jusqu’à la fin si le pizzaïolo prenait son temps. Les épisodes de cette série étaient courts et Wendy devait avouer qu’elle l’aimait bien et rigolait toujours lorsque celle-ci passait à la télévision. Dès que la jeune femme eut tendit l’invitation pour le vernissage à son amie, celle-ci la combla de remerciements avec un immense sourire qui laissait comprendre qu’elle était ravie. « Alors du coup, c'est laquelle la meilleure série de mode, dis-moi? Parce que ça m'a l'air tout à fait intéressant tout ça! » Wendy évita de partir dans de grandes explications qui ennuieraient Evy et lui fit un petit résumé de son cours et accentua bien sur le fait que, oui, c’était très intéressant. Lorsque sa colocataire lui raconta le passage de sa journée où elle avait eu affaire à une sorte de fou qui disait que les grenouilles n’étaient pas sorties des champs et qu’il avait oublié de ranger son dentier, Wendy ne put s’empêcher de tout simplement éclater de rire. Euphrasie devait en entendre des vertes et des pas mûres ( ) dans son agence immobilière quelques fois – d’ailleurs il faudrait un jour que l’étudiante en mode lui demande si certaines personnes se sont plaintes de fantômes dans leur maison. Wendy reçut soudainement un coup de coussin sur l’épaule qu’elle renvoya à son amie en lâchant un ‘hé !’ « Alors! HIMYM ou pas HIMYM, petit chimpanzé? » La demoiselle se fit rapidement un chignon puis remis la douzième chaîne où passait la série – sans doute – favorite de son amie. « Dès que la sonnerie retentit, je te reprends la télécommande des mains ! » la prévint Wendy. Et c’est ce qui se passa, quelques minutes plus tard, alors que le générique de fin s’affichait à l’écran. Avant d’ouvrir la porte, Wendy passa par le dressing et fouilla dans son sac. Elle en sortit un billet de 50 dollars qui devrait suffire pour régler l’addition et se dirigea vers le livreur qui attendait patiemment que quelqu’un prenne les pizzas toutes justes sorties du four qui lui brûlaient les mains peu à peu. C’est avec un grand sourire qu’il procéda à l’échange des deux pizzas commandées contre le billet puis il souffla sur ses mains rouges. Il était plutôt mignon et Wendy ne put se retenir d’ajouter : « Vous voulez entrer deux secondes pour vous passer les mains sous l’eau ? » Le beau serveur accepta gentiment la proposition et la jeune femme lui indiqua la cuisine faisant alors un clin d’œil à Evy.