oh non ne pleure pas mon ange ▷ Plus tard, je serai un tyran. En attendant, je suis comme une mer sans vague. J’sais pas si vous visualisez la chose, mais c’est pas le genre de truc qu’on trouve cool. C’est plutôt ennuyeux. Je suis un peu comme un malheureux, un mal aimé, un pion de trop sur un échiquier. Vous savez, cette pièce dont personne n’a besoin ? Je crois que c’est moi. Parce que j'suis un marginal. Ouais, un vrai de vrai. Ou alors… plus tard, je serai grand. Après tout, c’est la seule chose dont je sois sûr. Plus tard, je serai grand. J’aurai toutes mes dents et je serai à la recherche du bonheur. Oui. En quête du bonheur, voilà ce que je veux. C’est simple. Pas compliqué pour un sous. Je parcourrai le monde et je trouverai cette terre que tout le monde nomme bonheur. Parce que ce ne peut être qu'un sentiment. C’est sans doute tangible. Comme un ilot déserté. En tout cas, j'ai envie d'y croire. Je m'appelle Beau Linton Lennon et mon seul rêve est de fouler une terre sacrée et encore inconnue de tous. Parce que malgré tous les dires, je suis certain que personne n'a touché la joie comme je vais la toucher, que personne n’aura aussi bien frôlé la vie que moi. J’ai vingt ans et je sais ce que je veux. Du moins, parfois, j’ai l’impression de savoir. Pas tout le temps. Il m’arrive de repenser à Phoenix, à Gabriel, à ma mère et à ma grand-mère. Et dans ces moments là, je me dis que j’ai bien fait de partir. Après deux ans de vie à Frisco, je peux prétendre au bonheur. Même si ce n’est qu’un leurre. Par contre, ici, je ne me suis pas encore trouvé. Je ne parviens pas à définir les gens qui me plaisent et ceux qui me déplaisent. Je suis cette foute mer sans vague. Mais je ne suis pas venu pour rien, je suis venu pour faire de ma passion mon métier. J’ai toujours été amoureux des étoiles. Un peu comme un grand rêveur qui, posté devant sa fenêtre attend l’étoile filante qui lui permettra de faire un vœu. Mais j’ai aussi trouvé un job de garçon de café les soirs et week-end et j'aime ça. J’aime sourire au gens, alors que ça ne va pas. J’aime me renverser du café dessus et rire bêtement devant les yeux ahuris des clients. J’aime les enfants qui tirent sur mon tablier. J’aime les engueulades de couples, les demandes en mariage, l'annonce d'une nouvelle arrivée. J’aime vivre les moments importants de leurs vies en attendant le mien. non ce n'était qu'un mauvais rêve ▷ J’me shoot à la colle, pour oublier j’décolle. Enfin, c'est une métaphore. J'me shoot pas vraiment à la colle. Mais il est plus facile pour moi de planer et ce avec presque rien. J’frisonne pour tout et n’fais jamais ma besogne. J’suis peut-être un glandeur, mais je n’suis pas un branleur. Ou peut-être que si ; on est jamais trop sûr. J’veux vivre une vie que j’ai choisie et non celle qu’on ma servie. J’philosophe sur des merdes parce que je n’suis pas cap d’penser sainement. Ma religion c’est la chance, avec elle y a jamais d’altercation, que des petits bobos facile à panser. Je n’suis pas difficile à vivre, seulement compliqué à suivre. J’crois aux utopies parce que je n’connais pas la phobie, j'ai peur de rien, j'avance droit devant moi. Puis t’façon, j’suis un allergique à la vie. Je suis un putain de con mais qu’est-ce que je suis bon. mais tu sais qu'en ces jours étranges le monde crève