BELLE&LEEKA&DAPH → What we do in life echoes in eternity.

“ Belle & Daphné & Leeka „

Je m'étais fait réveillé à quatre heure du matin par Isabelle. La petite était insoutenable ces derniers temps, toujours à pleurer et à se plaindre. Même si je ne me l'avoue jamais, j'ai cette crainte au fond de moi d'être une mauvaise mère et de passer à côté de quelque chose de grave chez ma petite fille. Aujourd'hui je me pose encore la question en boucle dans ma tête : est ce que j'ai été stupide de partir comme ça avec ma fille dans mon ventre ? Est ce que je suis égoïste pour vouloir l'élever moi même ? Je ne sais pas. Je n'ose pas parler de mes craintes à haute voix, je refuse que l'on me juge pour les choix que je fais pour ma fille. J'installe Isabelle sur la chaise haute de la cuisine tandis que la radio joue une énième chanson aux paroles dont le sens et la beauté laisse à désirer. Je me laisse à rêver à toutes ces choses dont je n'ai pas le temps de penser, toutes ces choses qui me préocupent. Il fait chaud dehors et l'odeur de café flotte dans la cuisine alors qu'il est déjà sept heures du soir. Ma fille mangeait son petit pot en riant joyeusement ; elle, elle n'avait pas à pensé à tout, au monde, aux gens. Depuis deux semaines déjà je voyais débarquer Elliot ou Alana dans mon appartement pour amener la petite à la crèche ou encore au parc, et je sais que j'aurais du me sentir heureuse et soulager d'avoir du temps pour moi mais je ne l'étais pas. Je suis la mère d'Isabelle, celle qui l'a porté, celle qui l'a mise au monde, mais peut-être que c'est moi qui suis trop possessive avec ma fille ! Je n'aime pas cette nouvelle vie avec eux à mes côtés. Je n'aime pas quand les choses s'effacent, se perdent, je n'aime pas faire semblant d'avoir oublié. Je n'oublie pas. Je n'aime pas les jours où le soleil s'efface mais où la pluie ne tombe pas. Je n'aime pas.... ISABELLE ! Oh regarde ça ! Elle vient de jeter son pot contre le mur mais son visage rieur me fait fondre et je finis par rire moi aussi avant d'allé nettoyer les dégâts...


Ce soir je sors. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où je suis sortie sans Isabelle le soir, il y a longtemps.... Oh bien sûr je sais qu'avoir une fille est une responsabilité, mais je dois vivre, vivre pour le temps qu'il me reste. Vivre au moins un petit peu. J'entend qu'on sonne à la porte, mes mains tremblent incontrolablement. Pourtant j'ai pris mes médicaments ce matin. Je sers mes mains contre ma robe en espérant que ni Leeka ni Belle ne remarque quelque chose. Ou au moins qu'elle fasse semblant que je sois comme elle juste une nuit. Respire. Expire. Respire. Expire. J'ouvre la porte de mon appartement en souriant comme si rien de mauvais ne se passait. Je suis contente que vous soyez là ! Entrez vous deux...






Prendre l'air, parler à quelqu'un ; avoir l'air d'aller plutôt bien ; déjeuner, y penser au moins ; tenir, tenir, tenir debout et demain. Décoller de mon traversin, faire une liste de trucs qui vont bien, m'y tenir, essayer au moins ; tenir, tenir, tenir debout et demain. Prendre un thé, et puis prendre un bain ; me coiffer, essayer au moins ; balancer tous ces vieux machins ; tenir, tenir, tenir debout et demain. Plus de chocs, et plus de prières ; moins de clopes, plus de somnifères ; refaire la chose que je préfère ; tenir, tenir, tenir debout et demain. Appeler quelqu'un qui m'aime bien, l'étonner, changer de refrain ; l'inviter, manger plus ou moins ; tenir, tenir, tenir debout et demain. Mettre une robe, saluer le voisin ; essayer de plaire à quelqu'un, m'amuser de tout et de rien ; tenir, tenir, tenir debout et demain.
BERRY

“ Belle & Daphné & Leeka „

« Bonne nuit. » «Bonne journée. » Un bref baiser sur les lèvres, je regarde Reeph partir pour sa journée au travail avec ce sentiment qui ne veut jamais me quitter. L'amertume. Ou l'habitude, je ne savais plus trio différencier les deux. Je venais rentrer d'une journée de 14 heures de travail et j'étais totalement épuisée. Après tout, j'aurais pu décider de faire moins d'heures, de travailler environ dix heures par jours seulement, mais la vérité c'était que ça m'évitais d'avoir une énième dispute avec Reeph. J’étais de plus en plus encline à travailler comme une dingue que de voir mon mari, pas besoin de vous dire à quel point mon mariage avait besoin d’aide. Je ne savais toujours pas comment j’avais fait pour convaincre Reeph d’aller voir mon psychologue. Ce dernier voulait qu’on aille le voir de façon individuelle quelques fois avant d’y aller en couple. De cette façon, il aurait une compréhension de notre caractère et de nos réactions plus impartiale. D’ici une ou deux semaines, on affronterait enfin le problème directement et disons que jusque là, je profitais de mes moments… Seule? C’était tellement difficile quand on ne savait plus quoi faire, même si j’aimais toujours Reeph j’avais l’impression qu’il n’était plus le même homme dont j’étais tombée amoureuse. Je réussis à me rendre jusqu’à mon lit, me laissant tout simplement tomber comme une masse. J’eus à peine le temps de sentir Diggs monter sur le lit que j’avais rejoint le monde des rêves. Mon cadran se mit à sonner à 18h, une heure exactement avant que j’aille rejoindre Belle et Daphné. Nous avions convenue de souper tranquillement, de papoter des heures et se préparer avant de sortir pour le reste de la nuit. Je remerciais mon nouveau rythme de vie, je pourrais facilement tenir jusqu’aux petites heures de la nuit. Je souriais mentalement à imaginer mes deux amies qui seraient probablement épuiser de leur journée. Je me levai et me rendis dans la douche pour me laver. L’eau chaude me revigorait et je fis sécher mes cheveux en quinze petites minutes. Pas besoin de se maquiller, on le ferait tout à l’heure alors je pus prendre les vingt dernières minutes qui me restaient à m’écraser sur mon sofa et à regarder la tv. L’heure venue, je pris l’ascendeur et descendit à l’étage de Daphné. Je récoltai Belle en même temps et nous nous rendîmes jusqu’à la porte de notre amie. Une nouvelle soirée de fou pour les trois mousquetaires! « Moi aussi, si tu savais! Ce soir, on se lâche les filles! » Je souriais et entrai suite à Belle, en déposant mon sac à main dans l’entrée.