THINGS COULD BE SO DIFFERENT NOW
9:00 a.m

« J'te signale qu'on est dimanche. » Tim barra la route à son amie, se positionnant face à elle. Pourquoi voulait-elle à tout prix l'éviter ? Trouver une excuse pour s'éloigner de lui. Serait-ce à cause de cette histoire de baiser ? Le beau brun n'en savait rien, il cherchait à comprendre la réaction de la belle blonde, il cherchait à la comprendre, à savoir si elle lui en voulait. Si elle lui en tenait rigueur de cette putain d'envie qu'il avait exprimé par ce baiser. Exprimé cette attirance qu'il avait à son égard. C'était curieux, il l'appréciait beaucoup, aimait leur amitié et quand il la regardait, tout ses principes s'envolaient. Le principe de conserver une relation amicale honnête, le principe de ne la toucher que du regard. Ce regard qui pour l'heure n'avait rien d'honnête, plutôt suave et fortement accroché à celui de son interlocutrice. Tentait-il de la déstabiliser ? Non, la sensation se voulait captivante. « Ton excuse ne tient pas debout. Ne prétends pas avoir un rendez-vous avec ta supérieure. Tu m'as assez parlé de toi, pour me préciser que le dimanche tu ne travaillais pas à l'hôpital. » Tim arbora un sourire en coin, il se rapprocha d'elle, l'obligeant à reculer contre ce mur derrière elle. Si la situation la gênait, elle savait quoi faire, le remettre à sa place. Pourtant, il se doutait que cette réticence n'était qu'une volonté de préserver quelque chose, peut-être leur amitié, leur bonne entente. Peut-être autre chose. Tim avait bien envie de connaître la vérité, en prime de retenter sa chance. Celle de tout foutre en l'air avec elle ? Tu parles d'une chance, bordel il était irrécupérable, incapable de ne rien gâcher, comme si une malédiction lui collait au train. La malédiction de l'amitié mixte. L'ascenseur venait de s'ouvrir, libérant une petite vieille où sa fortune se lisait sur son manteau de fourrure. Tim ne détourna nullement le regard, trop préoccupé à questionner son amie. La vieille rentra tranquillement chez elle. « Pourquoi tu m'évites ? » Têtu ? Non, il voulait simplement comprendre, savoir si en l'embrassant il s'était mal comporté, savoir si elle regrettait cette attitude. Cette attitude qu'il avait ce matin encore. Ses lèvres frôlèrent les siennes, il plaqua ses mains contre le mur, la bloquant des deux côtés, comme prisonnière elle devait lui répondre et accessoirement lui donner un baiser, il en mourrait d'envie. Tim se retenait pourtant de s'abandonner à cette envie, lui-même se surprenait à tenir bon. La tentation était grande, cette nana était superbe et elle était son amie, son amie avant tout. Pourquoi tant de cruauté ? Le seul problème à toute cette histoire répondait au nom de Tim. Si seulement il avait l'intelligence de se contenter d'une seule. En couple, il avait tout de même la réputation d'être sérieux, il savait refuser la moindre avance. Malheureusement, il était célibataire, un cœur à prendre en apparence, car la réalité était tout autre. Cette réalité, il n'en prenait pas encore conscience, il la contestait à chaque opportunité, il la détruisait tout comme il détruisait ses chances avec cette belle brune. Merde Tim réveilles-toi, et rends-toi compte que tu t'esquintes à renier tout tes sentiments. Pour l'heure, il avait le monopole de la situation, intimement il espérait qu'elle lui cède, qu'elle prolonge tardivement ce premier baiser. Lui, il se contentait de la regarder, de lui caresser cette pompette légèrement rosée. Son geste était peut-être précoce, rendant leur promiscuité bien trop équivoque. « Tu m'en veux n'est-ce pas ? Mais tu en avais autant envie que moi, avoues-le. »