Chaz Wesson

Chaz Wesson est âgé de 23 ans, il a vu le jour un 9 Novembre 1987 à New-York, dans le quartier du Bronx. Il est issu d'une famille purement américaine et au plus loin qu'il est remonté, tous les membres de sa famille ont toujours habité au Bronx, personne ne se sortant de ce quartier et de tout ce qui allait avec. Chaz aime le sport, la boxe anglaise notamment, le rap et le rock, il faisait partis des meilleurs tagueurs de son quartier, il fait du breakdance et aime tout ce qui touche à la culture hiphop. Chaz est un artiste dans l'âme, il est doté d'une sensibilité qu'on ne soupçonnerait pas et est bien plus cultivé qu'il ne se plait à le laisser croire. Passer pour un sale mec des quartiers, c'est bien plus facile pour lui que d'avouer que son rêve est de devenir chorégraphe. Il a arrêté l'école à 16 ans pour aller travailler avec son cousin en tant que tatoueur dans une arrière boutique d'objets en tout genre, style droguerie. Il a toujours eu des chiens en animaux de compagnie, notamment doberman et pitbull. Actuellement, il est l'heureux propriétaire d'une jeune Rottweiler de 3 ans, nommée Judie. Et il sait que ça risque de causer quelques problèmes avec les voisins par-ici, mais il s'en soucie peu. Chaz est célibataire, et pour le moment il n'y a aucune raison que ça change. Il a eu pas mal de copines, mais ça c'est toujours mal terminé. Et jusqu'à lors, il ne s'est jamais attaché a aucune de ses copines. Depuis l'âge de 15 ans, il se surprend parfois à regarder un peu trop les hommes, ce qui a le don de le perturber sérieusement. Dans son quartier, les bisexuel, on les frappe et on leur fait endurer un véritable calvaire. Alors il a toujours renié cette partie de lui-même et tente de l'oublier au maximum, se montrant carrément agressif avec les personnes "comme lui". Chaz, depuis qu'il est sortit de prison est devenu quelqu'un de très solitaire. Il ne va plus vers les gens, se fiche complètement d'eux et tout ce qu'il veut, c'est qu'on lui foute la paix. Il est tombé pour trafic de drogue, deux ans de prisons. Là-bas, il a vécu l'enfer ce qui l'a complètement transformé. Il ne parle plus beaucoup et semble tout le temps en colère. Il cherche sans cesse à se couper du monde et ne veut avoir à faire à personne. Il est actuellement en réinsertion, et bosse dans un garage. Il s'ennuie à mourir, déteste ce job, ses collègues, son patron et encore plus les clients. Faut dire que quand on un problème avec l'autorité, tout de suite, ça complique les choses...

1ER ÉTAGE « GOOD MORNING AND, IN CASE I DON'T SEE YA, GOOD AFTERNOON, GOOD EVENING, AND GOOD NIGHT ! »

Au Bronx, on parle le langage des poings.
« Hey la mongole ! File moi ton fric. » Judie ne se retourna pas, accélérant le pas. « Oh le monstre j'te parle ! VIENS ICI ! » Jo accélère le pas et s'empare du petit bras de Judie avant de la balancer contre un mur. Elle accuse le coup sans rien dire, et tremblante, elle bredouille : « C'est... c'est pas à moi. J'dois acheter le pain.. » Du haut de ses 8 ans, la blondinette à l'estomac qui se noue. Les noms comme "monstre" et autres, elle a l'habitude, mais ça fait mal. Quand on la voit, les gens détournent le regard. Parce qu'elle n'est pas comme tout le monde. Elle souffre de craniosténose, une déformation du crâne. Ce qui au fil des années engendre également des problèmes de motricité qui complique son quotidien. Elle est depuis sa naissance la risée du quartier, malgré la protection de ses deux grands frères, Chaz et Nick. La petite fille commence à pleurer alors que le garçon fouille dans ses poches pour récupérer ses billets, continuant de l'insulter et de l'immobiliser contre le mur. Jusqu'à ce que sa tête vienne violemment s'exploser contre le mur où il retenait prisonnière la pauvre enfant. « T'APPROCHE PAS DE MA SŒUR ENFOIRÉ ! » Chaz vient d'arriver. Il rentrait chez lui après une soirée chez des amis, et c'est là qu'il a vu cette enflure de Jo s'en prendre à sa petite sœur. On ne touche pas à ceux qu'il aime. Surtout un être aussi fragile que Judie, tant physiquement que psychologiquement. Il s'empare du col de Jo et l'oblige à se remettre debout, alors que sa tempe droite saigne. Là, il lui assène un coup de poing qui a pour effet de lui briser le nez. C'est chose courante par-ici. Jo tombe au sol et Chaz en profite pour le terminer à coup de pieds dans le dos et le ventre, animé par une rage dévorante. Ses traits sont tordu par une colère surprenante et son regard semble comme déconnecté de la réalité. Ce n'est pas la première fois que Jo s'en prend à Judie, ce qui a le don de rendre Chaz fou. Une fois assuré que le garçon à compris la leçon, Chaz s'arrête et se redresse, reprenant son souffle. Il termine par lui cracher dessus et déclare : « Recommence encore une seule fois et je t'achève. » Abandonnant le garçon sur place, il se retourne vers sa petite sœur, en larmes. A l'époque, Chaz n'a que 14 ans, mais il n'en ait plus à sa première bagarre. Il se bat comme d'autres vont faire les courses au supermarché. C'est son lot quotidien, et ça ne le choque pas. Ça ne choque personne. D'ailleurs, les gens passent devant eux et personne ne s'arrête. Le brun attrapa sa petite sœur dans ses bras et lui déposa un baiser sur la joue. « Ça va mon cœur, c'est terminé. J'te ramène à la maison. » Mais l'enfant ne s'arrête plus de pleurer. Elle serre son frère dans ses bras, sanglotante. « Maman... je veux maman. » Le visage de Chaz se raidit alors qu'il semble victime d'une douleur insupportable. Il se mord la lèvre, mais ne dit rien. Judie continue ses réclamations alors qu'ils remontent le quartier en direction de leur appartement. Jusqu'à ce que le jeune homme craque. « ARRÊTE JUDE ! Arrête ! Tu sais très bien qu'elle ne reviendra pas. Jamais. Alors je t'interdis de reparler d'elle encore une seule fois, c'est clair ?! » L'enfant bafouille, sanglote, mais approuve. Ne plus parler de maman... Jamais. Ça va faire deux ans maintenant qu'elle est morte. Sous les yeux de Chaz, alors qu'il n'avait que 12 ans à ce moment-là. Renversée par deux excités du volant qui faisait une course dans les rues du Bronx. Le corps de Meredith a volé sur une centaine de mètre et s'est lourdement écrasé, dans un bruit affreux. Toutes les nuits, Chaz est réveillé par ces horribles images qu'il n'arrive pas à surmonter, et encore moins à oublier. Ça le hante chaque jour, sans arrêt. Sa mère, c'était sa vie. Après sa mort, c'est son grand-frère, tout juste majeur à l'époque qui est devenu leur tuteur légal, leur père s'étant barré depuis bien longtemps, préférant ses bouteilles à ses enfants. Alors Chaz ne supporte plus que l'on parle de sa mère. Ça le rend dingue. Complètement dingue...

Chaque artiste brimé devient un incompris.
Chaz à 19 ans à présent. Nous sommes en plein mois de Juillet, le soleil cogne dur sur le quartier. Après une journée de boulot avec son cousin, il passe au supermarché du coin et achète un pack de bière avant d'appeler quelques amis à lui. Ils se retrouvent tous devant un ancien local désaffecté, là où ils se rejoignent toujours pour taguer. L'un d'eux ramène un poste de radio, et c'est avec Tupac en fond sonore qu'ils ouvrent les canettes et commencent leurs dessins. Ils restent plus d'une heure ainsi, parlant de tout et de rien, se taquinant, se donnant quelques conseils, s'appliquant dans leurs retouches. La vie n'est pas facile pour Chaz, mais il se démerde comme il peut. Il a arrêté l'école depuis trois ans, et ça ne lui manque pas, bien au contraire. Il a un peu de mal à finir le mois entre son salaire de misère en tant que tatoueur et ce qu'il touche de ses ventes illégales de drogues diverses. Tant qu'il peut peindre, danser, boire et s'éclater, tout va bien. Il a un toit sur la tête et vit avec son meilleur ami, un afro-américain complètement déjanté et défoncé du soir au matin avec qui il se prend les meilleurs tripes de sa vie. S'accordant une pause, ils effectuent quelques figures de break en déconnant, ne prêtant même pas attention à l'ambulance qui traverse le quartier à toute allure. Ils en voient tous les jours, alors à présent, ils ne relèvent plus. Seule la sirène des flics les fait bouger et la plupart du temps se disperser, tous ayant quelque chose à se reprocher. Deux minutes plus tard, son téléphone vibre. C'est son ancien voisin -quand il vivait avec son frère- qui lui dit de rappliquer en vitesse. Intrigué, il abandonne ses amis et court jusqu'à l'immeuble de son frère. L'ambulance est là justement et tout autour, un attroupement immense. Les gens sont choqué, ne disent rien ou murmurent comme s'ils venaient de voir le diable. Certains se tournent vers Chaz et baissent les yeux, murmurant des "désolés". Le brun passe une main dans ses cheveux et commence sérieusement à s'inquiéter. Qu'est-ce qu'il se passe bordel ? Il fend la foule en poussant les gens alors que son palpitant s'emballe. Mais soudain il est interrompu par son frère. Celui-ci se jette dans ses bras et l'empêche d'avancer. Son visage est inondé de larmes et il tremble comme une feuille. « Regarde pas Chaz, regarde pas ! ... ça va aller... regarde pas... » Chaz s'impatiente et s'énerve. Il repousse son frère de toutes ses forces, en colère : « Mais lâche-moi putain ! Regarde pas quoi ? Qu'est-ce qui a ?! » Nick tente de le retenir encore, le suppliant de ne pas regarder. Chaz crie et gesticule, finissant par lui foutre un poing dans le ventre pour qu'il le lâche enfin. Les gens s'écartent sur son chemin, révélant alors l'horrible spectacle. Chaz s'immobilise, son cœur vient de s'arrêter. Le monde s'écroule d'un coup autour de lui, il n'entend plus rien, un simple brouhahas lointain, comme si on venait de l'enfermer dans une bulle. Judie est là, étendue au sol. Il ne la reconnait pas. Il ne peux pas la reconnaitre. Il voit juste ce sang qui coule sur le trottoir et qui glisse jusque dans le caniveau et les ambulanciers qui d'un geste rapide recouvre ce qu'il reste de Judie d'une couverture qui aussitôt, se tâche de sang. Judie a sauté, du 7ème étage. Judie est partie. Elle n'avait que 13 ans, et toute la vie devant elle. Mais les autres lui ont volé sa vie, ne lui laissant plus que son terrifiant reflet dans le miroir. Un long cri déchire le silence et Chaz s'élance, accourant vers ce corps inerte. Mais Nick l'en empêche et le retient, tentant de le calmer alors que Chaz hurle comme un fou, s'époumonant à appeler sa sœur. Elle ne reviendra pas. Comme sa mère, jamais. Ses jambes lâchent et son frère le soutient. Ils finissent à genoux tous les deux. La vue du brun se brouille alors que des milliers de larmes inondent ses joues mal rasées. Il tend la main vers sa petite sœur, son trésor, elle qui était si belle pourtant. Elle avait toujours été ce qu'il y avait de plus pur et de plus innocent dans ce quartier pourris. Mais ça n'a pas suffit à la sauver de cette apparence dérangeante. Chaz s'effondre, ses muscles lâchent, il pleure comme un gamin de trois ans, il ne veut pas y croire. Il finit par se relever brutalement, et s'en va. Il court, il ne s'arrête plus. Il court aussi vite qu'il peut, jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à se faire éclater les poumons. Il court encore, sans but, sans destination. Il court. Il ne veut pas s'arrêter. Alors il court, même s'il ne voit plus grand chose autour de lui. Et finalement il s'arrête et se laisse tomber contre un mur, une nausée atroce le prend et il vomit un peu. Pourquoi ? Voilà tout ce qu'il a en tête. Il replie ses jambes contre son torse et cache son visage. Il passera la nuit là, seul avec son chagrin et sa souffrance.

Judie était belle, mais personne ne le voyait. Judie avait mal, alors Judie est partie. Adieu Judie.

Dans la loi du plus fort, y a forcément un faible.
« Allé princesse ! C'est l'heure de la douche. » Allongé sur sa couchette, les muscles de Chaz se contractèrent face à cette annonce. Non, pas la douche... Il ne réagit pas, continuant de fixer le plafond et cette araignée qui ignore tout de la douleur qu'il endure. Il prie pour qu'on l'oublie, pour qu'il puisse échapper à cette putain de douche qu'il déteste tant. Chaque jour, c'est le même enfer. Une main violente s'abat sur son ventre et lui coupe la respiration, le faisant tousser. « A LA DOUCHE j'ai dis. » Se tenant l'abdomen en grimaçant, Chaz se redressa sur son lit, obéissant. Il n'avait que 21 ans à l'époque. Il n'était rien qu'un gamin. Et même s'il venait d'un quartier particulièrement chaud, difficile et dangereux, à côté de la prison c'était Disney Land. Attrapant sa serviette et son shampooing, ce fut en fixant ses pieds qu'il suivit son "colocataire", âgé de 30 ans et ici depuis 6 ans déjà. Personne ne savait vraiment ce qu'il avait fait, les rumeurs allaient bon trains et elles étaient toutes plus folles les unes que les autres. Et de toute façon, Chaz ne voulait pas savoir, il s'en foutait. Depuis qu'il était ici, il n'avait plus desserré les lèvres. Il ne parlait pas, jamais et à personne. Il était le petit chouchou, le petit jeunot que tout le monde voulait voir et toucher. C'était affreux. C'était toujours lui qui prenait à la place des autres, lui qui devait encaisser en silence, lui qui se coltinait les corvées les plus horribles. Lui, lui, toujours lui ! Il n'avait plus rien à quoi se raccrocher. Même les visites de son frère ainé ne l'aidait plus à tenir le coup. Deux ans... il allait devoir rester deux ans dans cet enfer quotidien et ininterrompu. Il allait devenir fou. Trainant des pieds, ils arrivèrent bien trop vite à son goût dans les douches. Là, ils se déshabillèrent tous à l'entrée, déposant leurs fringues dans un panier, et ils en récupéreraient des propres à la sortie. Chacun prit place, et la porte se referma. Silence. Juste le léger bruit de l'eau qui coule. Et puis, un long cri déchirant. Et à nouveau le silence. Quelques minutes plus tard, les portes se rouvrent à nouveau, tout le monde s'en va. Sauf Chaz. Recroquevillé dans un coin, il saigne du nez et souffre. Tremblant de froid, il fixe le vide, animé par une rage et un dégout qu'il n'a encore jamais connu. Chaz, le beau et jeune Chaz. Il n'est que l'objet de tous les désirs. Et ici, les désirs, on les assouvit. Chaz ne peut rien faire contre, il est seul. Tout seul. Sa peau est marquée par les hématomes répétés et autres blessures, car il ose se défendre, et on le punit. Sévèrement. Mais il ne pleure pas. Il ne pleure plus depuis deux ans déjà. Complètement fermé, les seuls moments ou il laisse entendre le son de sa voix, c'est là, dans les douches, lorsqu'il hurle sa douleur et sa colère. Le reste du temps, rien. Juste une enveloppe corporelle abritant un vide béant.

Chaz a changé.

Bienvenue