Nous étions assises à la table de la cuisine quand on toqua à la porte d'entrée. Isa' assise sur sa grande chaise, jouait avec sa nourriture ce qui me faisait rire. Isabelle grandissait avec son père et sa mère à ses côtés, j'avais toujours eu le souhait de lui offrir une famille et une vie des plus normales. Je me levai pour aller ouvrir la porte un sourire au lèvre. Ce sourire disparu vite de mon visage quand je découvris le triste spectacle qui m'attendait sur le pas de la porte. Elle était là, douce enfant, ses cheveux blonds se collaient à sa nuque. Quelques cernes se dessinaient sous ses yeux si doux. Elle me semblait belle même dans sa destruction. Elle dansait souriante devant la porte, elle me poussa pour entrer. Mon coeur se serra de la voir comme ça ! « T'es bourrée, Louise ? » Je lui attrapai le bras avec violence pour qu'elle me regarde. Elle avait l'air efforique dans sa drogue. Efforique dans sa destruction d'elle même. « T'es droguée ? Réponds moi putain, tu t'es droguée c'est ça ? Pourquoi tu fais ça ? Ca te plait de ressembler à rien, à te faire du mal à toi même ? » Je détestais ça, jouer la mère pour tous ces petits cons qui détruisaient leur vie comme ça ! Je lui en voulais à Louise, des fois j'avais même envie de la frapper pour la réveiller une bonne fois pour toute ! Peut-être qu'elle n'était que cette petite garce, superficielle et égocentrique que tout le monde voyait. Je croyais qu'il n'y avait que moi qui pouvait réellement la comprendre mais je me suis trompé, personne ne la comprend réellement cette jeune fille là, cette poupée blonde. Même pas elle même. L'exaspération suintait par chacun de mes pores. Je vivais entourée d'imbécile immature : Maryan, Tim, Taysha, Zane, Louise, Allan et Peeta ! Ils n'étaient pas des modèles pour ma fille, je me refusais à l'élever dans un monde comme celui là ! Ils se flinguaient tous seuls, comme des grands, besoin de personne... Je n'étais pas triste, la tristesse n'avait rien à voir, la tristesse me rendait faible. Non. J'étais en colère. Je serrais mes poings contre mon corps tremblant de toute cette colère contre tout le monde. « Lousouille ? » Isabelle était restée là à nous observer avec étonnement. « Tu trouves que tu es un exemple pour Isabelle ? » mes paroles sortaient séches, vénimeuses. Ce n'était pas moi ce soir, ce n'était pas Louise, ce n'était pas nous.... Pull your life away, everybody's lost ! « Louise la droguée. Bravo ! » dis-je avec un rictus dans la voix. Stupidement j'avais cru que Louise n'était pas la pétasse qu'on disait qu'elle était, mais avec les années j'aurais dû comprendre que je ne devrais pas être aussi surprise de le découvrir. Des garces égoïstes et richissimes j'en avais rencontré tellement dans ma vie... Je sentais mes doigts se crisper contre mon pull, mes yeux me piquaient et ma bouche était sèche de toute cette colère que j'avais en moi. La haïssais-je ? Non, je ne crois pas ? Je n'étais pas faite pour haïr les gens ! Mon emportement soudain acide et piqué au vif, n'avait été que la réponse à la déchéance de mon amie que je méprisais au plus au point.

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