« Les rumeurs sont probablement la chose la plus dangereuse dans cet immeuble, ma chère. » Je ne croyais pas qu’il était possible pour la vieille folle du cinquième de sortir de son appartement. On m’avait dit qu’elle restait là depuis plus de dix ans et qu’elle n’avais jamais mis un pied dehors, foutaises! Pourquoi ça m’arrivait toujours à moi, elle plongeait son regard dans le mien sans que je ne puisse le détourner. Faisait-elle du vaudou, un truc comme ça? J’appuyais sans cesse sur le bouton de l’ascenseur pour qu’il vienne me sauver. Je ne comprenais pas trop ce qu’elle voulait dire, et je me sentais maintenant obligée de lui demander de quoi elle parlait. « Hum, je ne sais pas de quoi vous parlez madame…» Son rire éclata au même moment où le ding de l’ascenseur retentit. Elle me suivit à l’intérieur et ajouta d’une voix qui me ficha les jetons : >« On dit que vous et Priam… Enfin, ce serait l’un des nombreux! » Ma bouche s’ouvre en grand, je recule en entendant une telle nouvelle. Des rumeurs sur Priam et moi, je pouvais le comprendre. Nous étions amis et confidents et je tenais beaucoup à lui, il avait un vrai talent que je voulais exploiter. Mais les autres? Je ne comprenais pas… J’étais fidèle à Reeph, je savais que le tromper serait bien la dernière chose pour arranger notre histoire. Furieuse, je laissai échapper un grognement quand la porte se referma sur elle, me laissant seule dans mes pensées. Je rentrais du travail et j’étais assez épuisée, j’espérais juste que Reeph ne serait pas à la maison car je n’avais réellement pas envie de l’affronter en ce moment. Je voulais dormir, point barre. Je passai la clé dans la serrure et entrai en déposant mes affaires. Diggs accouru pour m’accueillir, mais je dis : « Reeph? … Tu es là? »

« Allez Diggs... On rentre à la maison. » Je venais de remplir mon rapport et cela faisait trois jours que je n'avais pas dormir. Bien sûr, la fatigue se faisait sentir depuis déjà quelques jours. Je venais de ramener une petite fille à ses parents, ce n'avait pas été le plus beau jour de la vie de la petite, mais grâce à moi, ce ne fut pas le dernier. J'allais sûrement passer à la télé, non pas pour mon exploit, mais plutôt pour la protection que j'avais apporté à cette enfant. J'avais empêché les caméramans de l'approché, j'en avais même frappé un. Il avait voulu me rendre le coup, mais devinez qui avait intervenu, Diggs, mon meilleur ami. Le meilleur ami que l'on ne peut pas avoir! Quand j'étais rentrez au boulot, le patron m'avait demandé à son bureau. J'étais suspendu. C'était super. Donc je n'avais qu'une chose à faire. Rentrer chez moi. Poussant un soupire je montai dans ma voiture revenant à l'immeuble. Lorsque je garai la voiture, je fermis un peu les yeux avant de me faire réveiller par le jappement de mon chien. Je sursautai sortant de la voiture. « Tu as raison. Je dormirai à la maison. » Je regardai l'ascenseur et poussai un soupire avant de me diriger vers les escaliers. « C'est partit pour un tour. On fait pas la course. N'essai pas. » Diggs partit en premier et je m'étais mit à courir à sa suite montant les marches quatre par quatre. Je poussai un soupire rendu au sixième étage. J'avais passé la vielle dame. Je soufflai un peu avant d'entrer sur l'étage pour prendre l'ascenseur. Diggs n'était pas avec moi, mais quand j'arrivé à mon étage, il m'attendait devant l'ascenseur. J'eus un sourire avant de rentrer chez moi. Je retirai ma veste la lançant sur le canapé avant de me rendre à la chambre pour m'y laisser tomber. Je dormis quelques heures, moi qui voulais dormir qu'une demi-heure, j'en avais dormis six demi-heures. Soudain, j'entendis mon nom et l'excitation du chien. J'ouvris les yeux en soupirant avant de me lever tout en regardant ma montre. Remarquant l'heure, je grimaçai. Je retirai mes armes et ma plaque les serrant avant d'ouvrir la porte encore endormi. « Non je suis dans les bras de Morphée. » J'affichai un léger sourire m'accotant sur le cadre de porte.

Je savais que tôt ou tard je devrais affronter Reeph. Nous n’avions pas eut de vraie conversations depuis que nous voyions le psychologue. Je voulais réellement savoir comment ça se passait de son côté, mais j’avais tellement peur qu’on se dispute à nouveau. À chaque cri, je sentais que notre couple se brisait de plus en plus et j’en avais plus qu’assez. Cependant, je savais qu’il y avait des choses à régler entre nous, je voulais avoir un enfant et je préférais que ce soit avec lui. Enfin, je priais intérieurement pour qu’il finisse par accepter ma demande, après tout j’étais assez responsable pour avoir une progéniture. Pour ce qui était de Reeph, c’était très difficile à dire… Diggs avait tout ce qu’il souhaitait et ne manquait de rien, alors je pouvais me baser là-dessus. Étrangement, je trouvais qu’il était plus distant qu’il ne l’avait jamais été dans sa vie, j’avais réellement l’impression de le perdre à chaque jours. Peut-être qu’une enfant nous permettrait de nous rapprocher? Et si tout allait mal, et si je devais l’élever seule? J’en tomberais malade, parce que peu importe ce qui arrivait j’aimais Reeph et je ne voulais pas le quitter. La journée que j’avais eut me rentrais dans le corps et je voulais aller dormir. Je pensais que j’étais seule, puisque je n’eus pas de réponse. Je me rendis à la cuisine pour me prendre un yogourt quand j’entendis une voix dans mon dos. « Non je suis dans les bras de Morphée. » Je me retournai la bouche pleine, les yeux grands ouverts. Je priais pourqu’il n’ai pas eut vent des dernières rumeurs à mon sujet, parce que si c’était le cas, je savais que ça irait mal pour moi. « Oh, désolée chéri, je ne savais pas que tu dormais. » Je lui lançai un bref sourire et me dépêchai de terminer mon yaourt. Je le jetai à la poubelle et laissai Diggs lécher ma cuiller avant de la déposer dans le lavabo. Je me rendis ensuite à la salle de bain pour me brosser les dents et en sentant le regard de mon mari dans mon dos je lâchai : « Tu peux aller te recoucher, je vais aussi dormir je suis épuisée. » Je finis par me brosser les dents et allai dans la chambre pour me dévêtir en optant pour ma nuisette en soie.

Je la regardai faire avec un petit sourire. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu comme ça. La fatigue se lisait sur son visage, tous les deux on en faisaient toujours trop. Lorsqu'elle se retourna face à moi, je passai ma main dans mes cheveux les ébouriffant. Je détournai légèrement le regard vers Diggs et poussai un soupire. entendant ce qu'elle dit. Ce n'était pas grave. Depuis le temps que je ne l'avais pas vu. Maintenant que j'étais en suspension, j'allais pouvoir la voir un peu plus. Si elle voulait bien de moi. Je l'espérais. Je croisai les bras sur mon torse fixant le sol un court instant. « Tant que c'est toi, ce n'est pas grave. » Je levai les yeux vers elle la suivant d'une place à l'autre, je n'avais pas envie de regarder ailleurs. Je repensais au regard que la petite fille m'avait lancé quand je l'avais trouvé et surtout de sa réaction. Elle avait tout de suite vu Diggs et j'avais apparu par la suite une arme à la main. Je balayais les horizons quand elle me sauta au cou. J'avais lâché mon arme qui avait alerté les kidnappeurs. Elle s'était mit à hurlé et s'était accroché à moi. J'avais encore son odeur et ses marques sur le corps. Mon chandail en avait même gardé la forme. Je fus absent durant quelques temps. J'étais dans mes pensées quand soudainement Diggs me frappa les jambes avec son museau. Je sursautai avant de me retourner pour croiser ma femme dans la chambre, en robe de nuit. Celle de soie. J'eus un large sourire et me tournai vers elle. Avant qu'elle ne face quoi que ce soit, je pris son bras l'amenant vers moi. Mon visage près du sien, je montai ma main sur sa joue la caressant. Je m'approchai doucement en posant furtivement mes lèvres contre les sienne. Je ferma les yeux un court moment avant de la serrer dans mes bras. J'avais besoin de ça en ce moment. Je sais, elle était fatigué, mais seulement la sentir dans mes bras me faisait du bien. Je basculai ma tête sur son épaule avant de pousser un soupir pour me redresser. J'allai caresser sa joue à nouveau avant de me laisser tomber assis sur le lit. À peine j'avais atteint le lit que le téléphone sonna. Je le pris dans la commode le portant à mon oreille. Ça y est, mon patron me faisait encore la moral. Je ne le laissai pas terminai que je raccrochai en me laissant tomber sur le lit.

Je n'avais pas voulu réveillé Reeph, mais maintenant c'était fait et je devais réellement arrêter de me cacher derrière la peur que je ressentais en comprenant que notre couple allait de pire en pire. Il ne me suffisait que d'un regard trop long placé dans ses prunelles pour avoir des drôles d'envies. S'il y avait bien une chose qui avait toujours fonctionné dans notre couple c'était lorsqu'on faisait l'amour. Cependant, ça faisait maintenant plus de deux semaines que nous nous étions pas touchés et je savais très bien que mon corps ne cessait de contester. «Tant que c'est toi, ce n'est pas grave. » Mon sourire s'élargit et je me mis à rire à cette réponse. « Parce que tu attendais quelqu'un d'autre? » Je tirai la langue en me retenant de rire davantage, ça faisait une éternité que je n'avais pas rit avec lui. Sérieusement, où en étions-nous rendus? Me préparant à dormir, je me brossai les dents en ne cessant de croiser le regard de Reeph dans mon dos. J'était réellement épuisée, mais dieu seigneur, s'il continuait d'agir comme ça je devrai lui sauter dessus. Je me changeai pour me mettre au lit, mais avant que je ne puisse me laisser tomber, mon mari m'agrippa le bras et m'amena près de lui. Mon coeur fit un bon, comme à toutes les fois que j'étais près de lui. Mes prunelles étaient à deux centimètres des siennes, il caressait ma joue comme il l'avait tant fait autrefois. Après un doux baiser, il me serra dans ses bras et c'est à cet instant que je sentis quelque chose n'allait pas. Depuis longtemps déjà, Reeph était moins porté à me faire des câlins. Nos relations sexuelles étaient plus brutales qu'elles ne l'avaient jamais été. J'allais le serrer en retour quand il se laissa tomber sur le lit. Je le regardais, les sourcils froncés me demandant ce qui lui passait par la tête. Le téléphone sonna et je roulai les yeux, sentant qu'il me laisserait seule à nouveau. Pourtant, la conversation ne dura pas et il raccrocha rapidement en se laissant tomber contre les couvertures. J'embarquai sur le lit, à sa suite et m'installa à califourchon de façon à placer mon visage à sa hauteur. « Que se passe-t'il Reeph? Quelque chose qui cloche? » Même si nous nous éloignions de jours en jours, je ne pouvais m'empêcher d'être inquiète pour lui. Son air était tellement doux, tellement que je revoyais l'homme des années auparavant. Je passai ma main contre sa joue et sa barbe mal rasée.

Ça faisait tellement que je n'avais pas passé une nuit avec elle, ou encore une journée, peu importe. Sentir sa peau contre la mienne m'avait tellement manqué, mais le temps me manquait. Jamais je n'aurais cru que durant deux semaines on ne ce soit touché. J'aurais bien pu la prendre par la taille la tirer vers moi l'embrassant, prenant en otage ses lèvres des miennes. Je n'aurais pas cru que je me retiendrais de ses envies aussi, comment dire... Animal. Je n'ai pas tout dit, voila pourquoi je dis animal. C'était ma femme et j'étais fatigué. À la regarder, elle l'était aussi. Passant ma main dans mes cheveux, je n'eus qu'un rire à ce qu'elle dit. Elle avait encore cet humour adorable. Sans parler de son rire. C'est a en frissonner. Je vois maintenant pourquoi je l'ai épousé sur un coup de tête. Elle est tellement belle, son regard si pénétrant, si elle le voulait, elle pourrait me pétrifié sur place, m'empêché de bouger, m'empêché de partir. Elle ne le fait pas. Je suis en train de me demandé si elle m'aime vraiment. Ou si elle joue avec moi, ou encore qu'elle n'est tout simplement pas au courant de ce pouvoir qu'elle a sur moi. Je sais très bien que notre couple va en pente descendante, mais ce n'est pas pour autant que mes sentiments pour elle ne sont pas véritable. Ils le sont et jamais, au grand jamais je ne ferais quoi que ce soit contre elle. Je lui ai juré fidélité et je tiens à le rester. Je tiens à notre vie commune, même si ça ne parait tout simplement pas. Allongé sur le lit, je ne pensais qu'à une chose l'avoir près de moi. Mon patron était vraiment en furie contre moi, mais j'avais mes raison. Et voila que Leeka s'en mêle. Je me redressai légèrement en me croisant les bras. Je tournai la tête vers elle en soupirant. Baissant les yeux au sol je posai mon portable sur la commode. Je finis par lever les yeux vers elle. « J'ai été suspendu... Pour une histoire de cameraman. » Je me levai me postant droit devant elle avant de glisser ma main dans son dos l'approchant vers moi. Son visage près du mien je la regardai droit dans les yeux avant d'amener ma main à sa joue la caressant du bout des doigts. « Mais dis-toi que je serai à la maison quand tu rentreras... » Je terminai sur un sourire.