La porte claqua sur Chuck. Il venait d'entrer chez Gaëlle. Elle avait toujours voulu qu'on l'appelle Gaëlle et non Silena car ça faisait plus mec, d'après elle. C'est elle qui avait insisté pour qu'il passe la voir. Elle était au courant de la dispute que Chuck avait eu avec son idiot de frère, Charlie, il y a à peine une heure et il était passé ici après un sms qu'elle lui avait envoyé. Cependant, elle ignorait tout de sa fuite, qu'il avait, dans sa voiture, ses valises. Gaëlle, égale à elle-même lui proposa une bonne vodka pour décompresser, mais Chuck refusa un peu avant de renoncer et de se donner à l'alcool.

« Donc, mon frère t'as frappé ? Pas trop fort au moins ? Ca serait dommage qu'il abîme ta gueule d'ange. »
« Il frappe comme une grand-mère... T'en fais pas. »

Un silence pesant s'installa. Que dire ? Gaëlle le fixait et termina son nouveau shoot de vodka avant de servir Chuck qui n'attendait que ça. Elle savait très bien que ce n'était pas son genre de s'adonner ainsi à l'alcool, mais qu'importe, ce soir, il voulait tout oublier, se vider la tête.

« Narcotica, c'est terminé ? »
« J'en sais foutrement rien, encore un shoot, s'te plaît. »

Gaëlle arqua un sourcil. Quelle rapidité. Il était vraiment mal, mais soit, Gaëlle s'exécuta en silence avant de lui donner la bouteille après quelques verres encore. Chuck la termina et le laissa s'allonger sur le lit. Elle s'approcha et s'assit à même le sol, en tailleur, près de lui.

« Tu pues l'alcool, gueule d'amour. »
« Je me sens bien, donc, on s'en branle, non ? »
« Pas faux... On s'en fout de tout ? »
« Qu'est ce que j'en sais ? Gaëlle... C'est toi l'experte qui s'en tape de tout avec ton connard de frangin, pas moi. »
« Oui, c'est vrai. J'oubliais que toi, Chuck, t'es un musicien incompris, âme torturée ! Oh, pauvre petit. »

Chuck attrapa Gaëlle au cou et tomba du canapé sur elle. Il la fixa et la tenait toujours fermement. Gaëlle laissa échapper un léger sourire sur les lèvres avant d'embrasser celle du garçon qui retira sa main du cou de Gaëlle et revint l'embrasser avec fougue cette-fois. Le baiser se prolongea en une longue caresse aux multiples sensations pour les deux.

« Chuck... T'es ivre. »
« On s'en fout, tu devrais plutôt dire ça ! »
« Sans rancune ? »
« Sans rancune. »

La nuit fut torride, pour les deux, mais sans protection non plus, après tout, on s'en fout ! Mais Gaëlle n'aurait jamais pensé que d'un, son réveil serait solitaire puisque Chuck s'était évaporé et de deux, qu'elle n'allait pas digérer son p'tit déj et que bientôt, elle allait devoir être maman, la blague.