« Je me demandais une chose. Est-ce qu’on peut aimer deux personnes à la fois ? » La jeune femme regardait l’homme qui se tenait juste à côté d’elle. Une question futile, qui n’a pas l’air d’avoir une importance particulière et pourtant, elle les concerne tous deux. Lui, sans doute ne le sait-il pas encore. « On ne contrôle pas ses sentiments à ce qu’il paraît alors j’imagine que c’est tout à fait possible. Mais tu vois, je pense aussi que la personne en aimera toujours une autre, un peu plus. Je ne vois pas les choses autrement. » Elle hocha légèrement la tête, plutôt d’accord avec ce qu’il était entrain de dire. Adrian et Arizona s’étaient rencontrés il y a de ça quelques mois, depuis le retour de ce dernier à San Fransisco suite à une absence de longue durée. Une rencontre faite par le hasard des choses, entre deux cafés, entre deux fréquentations, entre deux discussions. Ils n’avaient rien contrôlé de cette attirance qui allait finir par les lier ; sans doute même, ne s’en rendent-ils pas encore compte. « Pourquoi tu me poses cette question au fait ? » Il la gratifia d’un sourire charmeur avant de passer son bras autour de son épaule. Ils étaient proches l’un de l’autre. Ils l’avaient toujours été ; que ce soit par un regard ou un simple geste. Néanmoins, Arizona n’était pas aveugle et savait très bien que dans le cœur de son prétendant se trouvait une autre jeune femme, au nom de Lexie. Du moins, c’est toujours ainsi qu’il la nomme et d’une manière ou d’une autre, elle reste persuadée que ce n’est qu’un diminutif pour brouiller les pistes, pour l’empêcher de rencontrer cette femme qui hante si souvent ses pensées. « J’ai un ami qui est fait face à un dur dilemme. Rien de plus. » Le dilemme dont il s’agit, c’est bien le choix que pourrait faire Adrian par la suite.

« J’ai très envie de le faire. » Nous venions de passer la soirée ensemble, comme toutes les précédentes. Celle-ci, néanmoins, avait eu une saveur différente, voire même très agréable. Maintenant que nous étions en bas de l’immeuble, nous savions pertinemment que nous allions devoir nous séparer pour rentrer dans nos appartements respectifs. Le plus dur n’étant pas de se quitter, mais de se dire que vivre à quelques étages l’un de l’autre nous empêchent souvent d’aller plus loin. La proximité, allait-elle finir par nous lasser ou bien nous rapprocher d’autant plus ? Je l’ignorais totalement et cette méconnaissance me faisait peur. « Ah oui ? Et de faire quoi ? » Un sourire taquin se dessina sur mon visage tandis que le sien se rapprochait dangereusement du mien. Mais en attendant, c’est sa main qui se pose contre celui-ci, caressant lentement ma joue. Il faisait preuve d’une tendresse qui me donnait des frissons dans tout le corps et je me sentais incapable de lui résister. « J’ai très envie de t’embrasser. »