Elle me fixait de son regard plein de malice, je souriais légèrement, prit au piège. Elle avait beau n'être qu'une autre sex-friend, jeu auquel je me donnais pour oublier mes souvenirs trop douloureux, ceux de mes amis tombant sous la folie de Tommie, elle était une note heureuse dans ma vie. J'arquais un sourcil quand elle prit les clés de mon appartement. Ah non ! Elle se mit à courir, avec ma chemise sur le dos dans la chambre, sortant pour aller dans le salon. Je soupirais, levant les yeux au ciel avant d'attraper un boxer, de l'enfiler pour la rattraper. « Rends moi ça, Isabel ! » « Sinon, quoi ? » me répondit-elle avec un sourire espiègle sur le bord des lèvres. Elle était de l'autre coté de la table et moi, je la fixais, bras ballants. Je n'avais pas envi de jouer, mais elle savait me faire craquer. Je devais reconnaître que depuis qu'elle était rentrée de ma vie, après une drôle de rencontre d'ailleurs, elle était un rayon de soleil ! Je m'en souviens, je sortais de chez moi et elle est arrivée, avec une tonne de valises et des clés à la main en disant que c'était chez elle. Après une dispute entre nous, car elle est aussi bornée que moi, la Isabel, il se trouve que la concierge s'était trompée d'étage ! Nous avons décidé de boire un verre dans son nouvel appartement pour parler, s'excuser aussi et la soirée a très vite tourné en coucherie, pour mon bonheur, pour le sien, pour le notre. Soudain, elle manquait de trébucher, car Isabel, apprenez-le, était très maladroite. Je la pris dans mes bras, l'encerclant avant de la serrer légèrement. Elle se débattit comme une petite fille avant de tourner la tête vers elle, posant sa main sur ma joue piquante - je ne m'étais pas encore rasé - elle sourit un peu avant de me voler un léger baiser, trop léger à mon goût. « Tu as très bonne mine, ce matin. » « Ne change pas de sujet, rends moi ces clés ! » et elle les laissa se fracasser au sol dans un bruit lourd. Elle se mit à rire avant de poser son doigt sur mes lèvres pour m'empêcher de rouspetter. Je fronçais légèrement les sourcils en la regardant faire. Isabel me sourit avant de déposer tendrement et sensuellement ses lèvres sur les miennes pour un baiser fougueux. Au final, j'en oubliais les clés car elle me faisait perdre la tête, cette femme. Je savais que je jouais à un jeu dangereux avec elle, car notre sex-friend débordait trop loin et en moi, naissait des sentiments que je voulais m'interdire, mais dont je ne pouvais pas ! Elle me faisait tourner la tête, j'allais en devenir raide dingue ! Si seulement, si seulement je savais que pour elle, tout ceci était du vent... Ou pas.