« Steven, qu’est-ce que tu fais en ici en plein milieu de la nuit? » chuchota Dylan à son meilleur ami qui se tenait dans le cadre de la porte de son appartement. Bien que surpris, Dylan croyait qu’encore une fois il venait sonner chez lui après s’être complètement saouler au bar du coin. Il était donc normal qu’il semble si peu sensible à l’état alarmé et nerveux de Steven. Sans lui demander la permission, Steven se permit d’entrer dans l’appartement non pas sans avoir jeté un bref coup d’œil à l’extérieur. Une rue calme et éclairée si Dylan en jugea par le coup d’œil qu’il y jeta – comme s’il avait pu voir d’un seul coup des gens qui voulait du mal à son ami. Malheureusement, ce n’était pas aussi facile. Rien ne l’était. « Écoute… j’suis dans la merde. » Soupirant, Dylan referma la porte derrière eu avec le sentiment étrange qu’il n’aurait pas à son actif beaucoup d’heures de sommeil. Ce qui se présentait plutôt mal si on considérait que le lendemain il avait une entrevue pour un emploi plutôt important. Et surtout rémunéré. « Tu m’écoutes jamais Steven. Je vais pas te fournir encore de l’argent. J’en ai besoin pour payer cet appartement. » se défendit Dylan avant de s’approcher de l’homme qui venait de prendre place dans le canapé du salon. Impuissant, il regarda les signes qu’il avait si souvent remarqués… les mains tremblantes, les yeux rouges au regard fuyant… Apparemment Steven s’était encore une fois défoncé – sans doute avec ses amis peu recommandables. Conscient que son ami avait encore une fois besoin d’une oreille attentive, Dylan prit place dans la chaise qu’il rapprocha du canapé afin d’être face à Steven. « C’est pas une question d’argent… » Dylan releva un sourcil étonné de ne pas avoir vu juste, surtout que les derniers mois Steven venait le voir surtout pour le convaincre de lui fournir un peu d’argent le temps qu’il mette tout de coté et qu’il s’en sorte. Et il savait trouver les mots pour convaincre Dylan à chaque fois. « Enfin si, mais ils m’ont proposés un moyen de racheter toutes mes dettes. » « Ah? » trouva-t-il à répondre alors qu’il appréhendait la suite. Lorsqu’on proposait un moyen de se racheter dans le domaine de la drogue… c’était rarement un moyen très conventionnel. Un silence s’installa alors que les deux hommes fuyaient chacun le regard de l’autre. Bien décider à laisser du temps à Steven de tout lui expliquer à son rythme, Dylan se releva rapidement de sa chaise se dirigeant vers la cuisine qui n’était qu’à quelques pas du salon. Les avantages des petits appartements, la proximité des pièces. Ainsi ils pouvaient discuter sans avoir à supporter le regard de l’autre. « Un café, et tu pourras respirer un peu mieux. T’a l’air complètement défoncé tu sais? » Un grognement reçu en guise de réponse, Dylan ne s’en préoccupa trop alors qu’il préparait le breuvage brulant. Rien de tel pour vous empêcher de vous endormir à… 3 heures du matin. Une constatation qu’il s’attarda à oublier. Le sommeil passait après les amis. « Voilà. Un café bien noir. » La tasse de Dylan fut déposée sur la table basse alors que Steven empoignait lentement une gorgée. Patient, bien qu’il était curieux de savoir ce que Steven allait devoir faire – il se réinstalla devant celui-ci. Avant de sursauter. La sonnerie du téléphone se fit entendre alors que Dylan s’élançait dans l’appartement à grande vitesse afin de répondre. Qui pouvait appeler à 3 heures du matin! «Oui, allo?» «Oh… euh pardon je crois m’être trompé de numéro.» «Non mais, il est 3 du matin bon dieu. Peu importe qui vous appelez elle doit dormir! » répliqua-t-il avant de raccrocher énervé. Il revit prendre place près de son ami, non pas avant de lui avoir exprimé son opinion sur les gens qui appelait à des heures pas possible. « Ils veulent que je leur trouve… des clients. » Face à la révélation, Dylan serra les dents l’air mécontent. Steven arrêtait et il devait faire plonger d’autres personnes à sa place? « Steven… Tu peux pas faire ça! Il y a une raison pourquoi tu veux tout arrêter… t’imagine ses pauvres types qui s’embarquent la dedans? Et tu te rends compte que tu serais responsable? » Faisant tout son possible pour le raisonner, Dylan se mit à lui raconter tous ses moments où il avait dût le sortir d’endroit crades, de matins où il avait oublié tout de la veille… moments encore où son meilleur ami avait été un homme différent allant jusqu’à battre des gens qui ne lui avait rien fait. Parfaitement réveillé, Dylan entreprit de boire son café d’un geste totalement machinal. Grimaçant, il devina qu’il était loin d’être bon pour faire du café quand il avait si peu d’heures de sommeil dans le corps. La tasse désormais vide, Dylan soupira se sentant plus las et bien plus fatigué. « Je suis vraiment désolé Dylan… mais je n’avais pas le choix! » Nerveux, Steven venait de se relever en s’approchant de Dylan. « Pas le choix de…? » Un sentiment demeurait. Peu importe ce qu’il dirait. Peu importe ce qu’il ferait, Steven ne changerait pas d’avis. Il avait déjà accepté de leur fournir ses dits clients. Ce qu’il ne savait pas… c’était qu’il était l’un de ses clients.

***

« Faites votre possible pour ne pas bouger. Une ambulance est en chemin. Tout mouvement brusque empirait votre plaie. » Confus, Dylan détacha son cellulaire de son oreille avant de prendre lentement conscience de la douleur qui lui parcourait le ventre. Rapidement ses doigts relevèrent lentement sa chemise et son cœur s’arrêta en voyant une énorme cicatrice toute fraiche. Dylan Summer fut l’une des 5 victimes ce mois-là. Le coup de téléphone en plein milieu de la nuit n’avait été qu’une ruse des complices de Steven alors qu’il avait profité de l’occasion pour le droguer. Un mois qu’il ne pourrait jamais oublié. Son meilleur ami avait prit une partie de lui et avait disparut. Et il tout ce qu’il pouvait faire, c’était de laisser les policiers faire leur travail. 2 ans plus tard et le dossier était fermé pour manque de preuves suffisantes pour établir avec quelconques suspects.