« Tu n'as pas à t'en vouloir… » Me disait-elle avec ce vide au fond d'elle, il la dévorait de l'intérieur, il la détruisait tout comme un tir de catapulte dans une citadelle, la sienne de citadelle. Purée, j'avais du mal à me croire innocent, et elle me disait le contraire, elle me disait que ce n'était pas ma faute, qu'elle ne me considérait pas comme le responsable, comme le coupable de cet accident. Malgré tout, le conducteur répondait à mon nom et d'accord l'autre voiture avait brûlé la priorité, d'accord l'autre conducteur était salement en tort, d'accord. Nonobstant cela je m'en voulais ! Putain d'accident, ma sœur portait la vie et dieu en avait décidé autrement, il lui avait douloureusement volé, voire arraché. Et moi, il m'avait clairement montré ma culpabilité, m'inclinant à ma faute. Ma sœur, elle tentait de me retirer toute responsabilité, elle avait relevé la tête, combattant cette terrible période, tout en endurant la dérobade, la lâcheté de cet abruti de petit-ami. Et dire qu'il m'avait auparavant demandé la main de ma sœur, elle n'en savait rien. « Tu devrais arrêter de boire, tu en es à ta… » Ma sixième bière de la soirée. En ce mardi soir, ma sœur avait souhaité me voir, voulant certainement discuter. Notre relation actuelle n'avait rien d'anormal, elle me parlait normalement, elle me considérait encore comme un frère et non comme un raté, un mec incapable de remonter la pente. « Sixième bière. Serveur, la septième. » Ma sœur zieuta sur ma bière avec déception, elle avait tant l'air dépité. Et au bout d'un moment, elle m'avait abandonné avec mon unième verre. Elle devait m'en vouloir, m'en vouloir d'être incurable. Merde, j'avais encore déconné et en beauté !

« TIM, veux-tu immédiatement sortir de cette salle de bain ! » Ma colocataire n'avait pas l'air très enchantée de me voir et ô mon dieu, elle me claqua son gant de toilette à la tronche… où avait-il traîné ? Cette pensée m'avait volé une grimace. Et me voilà expulsé comme un malpropre, avec l'amère sensation d'être un gros vicelard. En même temps, ce n'était pas réellement ma faute et dans mon état actuel, il m'était insurmontable d'avoir les idées claires. Parce qu'en cette matinée, j'avais une sacrée gueule de bois, le genre de tête à faire peur. Mes mains frottèrent vivement l'arrière de mon crâne, et revoilà ma colocataire à la charge. Et malheureusement, elle s'était vêtue d'un débardeur mais sa petite culotte me plaisait bien. Elle me donna une claque, cette dernière je l'avais foutrement bien mérité et je n'avais aucune circonstance atténuante. Ma bouche en cœur et mon air candide me rendaient tout de même coupable. Avec moi, elle en avait vu de toutes les couleurs, des vertes et des pas mûres. Elle m'en voulait sur le coup, me rebaptisant avec des noms d'oiseaux ou me sortant des mots de bon samaritain. « Aïeuh ! » Et vlan, elle venait de me donner une tape sur le crâne. « Tu peux arrêter avec tes excès de violence. » Bon d'accord, elle avait raison de m'en remettre une, car j'avais foutrement du mal à décrocher mon regard de sa poitrine. Mon tact à la britannique m'avait lâchement abandonné et elle, elle était à nouveau déconcertée, mon comportement avait encore démontré toute ma splendeur. Bordel, la situation me rendait dingue. Elle était devant moi, en petite tenue et toute sa beauté me sautait violemment au visage, comme une branche d'arbre en pleine poire. À cet instant, ma séduisante colocataire me volait involontairement la raison, et ma dose inhumaine de maîtrise de soi avait quitté le navire. Et pam, l'envie de vomir venait me retourner l'estomac. Merde, j'avais sacrément bu la vieille et j'avais soudainement besoin de terminer le travail. Et voilà, je m'étais retrouvé la tête dans la cuvette, recrachant cet alcool. « Abruti. » Bon, il n'était pas si étonnant de me retrouver en train de rendre l'intégralité de ma soirée au toilette. Pauvre toilette, il n'avait rien demandé. « Je t'ai entendu. »